Les éboueurs de Paris ont décidé jeudi soir de reprendre le travail après quatre jours de grève qui ont laissé une bonne partie de la capitale française jonchée de poubelles aux relents peu ragoûtants.
Le mouvement de grève a été levé jeudi soir, ont indiqué à l'AFP Mairie de Paris et syndicat CGT.
La collecte des ordures reprendra dès vendredi matin, a assuré le secrétaire général du syndicat CGT Propreté, Régis Vieceli.
Direction municipale et grévistes avaient négocié tout l'après-midi de jeudi.
"Nous sommes sortis de la négociation avec un protocole satisfaisant sur la quasi-totalité de nos revendications", a indiqué le syndicaliste; "il reste quelques détails qui se règleront dans les jours à venir".
Le dirigeant a ainsi donné pour exemple l'engagement que leur statut ne serait pas touché, que les accords pour leurs RTT seraient respectés et qu'il y aurait des postes supplémentaires pour la catégorie fossoyeurs.
Les revendications initiales concernant des promotions pour tous seront discutées plus tard avec l'assurance donnée jeudi qu'il y en aurait, a-t-il ajouté.
La grève affectait depuis lundi les dix arrondissements de la capitale (II, V, VI, VIII, IX, XII, XIV, XVI, XVII et XX) où la collecte est assurée par 4.900 agents municipaux, les dix autres arrondissements étant sous la responsabilité de prestataires privés.
Se voulant rassurante, la mairie de Paris avait indiqué jeudi que la "situation s'améliore", les prestataires privés ayant pris en charge, dans des proportions variables, le retard de collecte.
"Les poubelles sont progressivement ramassées mais il faudra plusieurs jours pour que le stock accumulé soit complètement traité", selon l'équipe municipale.
Les éboueurs avaient été fortement mobilisés. Ils étaient 58% en grève lundi, 39% mardi, 30% mercredi avant de remonter à 45% jeudi, dans le cadre élargi d'une journée d'action nationale de la CGT.
Pour appuyer leurs revendications, entre 300 et 400 grévistes ont envahi dans la matinée une partie de la mairie du Xe arrondissement.
Sur les trottoirs, les sacs noirs s'amoncelaient depuis des jours, mettant à mal l'image de la capitale et désolant les commerçants.
"Le midi, on ne fait rien du tout", selon Mickaël, serveur d'un restaurant de la rue Saint-Sauveur du quartier Montorgueil, dans le centre de la ville.
"Le soir, c?est très calme. Je comprends que les clients ne veuillent pas aller dans un restaurant ou même se poser sur une terrasse pleine d?ordures, de poubelles et de sacs poubelle".
"Si ça continue, si on ne trouve pas de solution avant samedi, ça sera problématique", selon Laurent, employé chez un traiteur italien rue Montorgueil.
"Ici, les gens sont souvent sur les terrasses, pour l?image de ce quartier, ça posera problème à un moment ou à un autre", disait-il.
Les élus écologistes de la majorité municipale avaient "regretté d?en arriver à de tels blocages pour simplement se remettre à discuter".
Pour l'opposition municipale, "avant cette grève, les rues étaient déjà sales. Là, c'est franchement dégoûtant", avait dénoncé Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains) dans une interview à 20 Minutes.
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