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Luxembourg (AFP). L'UE durcit le ton face aux migrants économiques

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Luxembourg (AFP). L'UE durcit le ton face aux migrants économiques
La présidente de la Confédération helvétique Simonetta Sommaruga (g) et le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, le 8 octobre 2015 à Luxembourg - AFP
A la veille des premiers transferts de réfugiés au sein de l'UE, les 28 Etats membres ont fait front commun jeudi sur le renvoi systématique des migrants économiques vers leurs pays d'origine, "l'autre face de la médaille" de leur politique d'asile. Ceux qui "n'ont pas besoin d'une protection internationale doivent retourner dans leurs pays d'origine", a résumé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, maître d'oeuvre d'une réunion des ministres de l'Intérieur dans le Grand-Duché. Les Européens s'apprêtent à mettre en oeuvre une mesure de solidarité qui les avait pourtant profondément divisés, en transférant vendredi matin 20 réfugiés érythréens d'Italie en Suède, les premiers sur 160.000 qui pourront bénéficier d'un programme de répartition inédit dans l'UE. Mais il y a "l'autre face de la médaille", a souligné le commissaire européen à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos, alors que les 28 ont promis jeudi de muscler leur "politique des retours" des clandestins, migrants économiques africains ou pakistanais venus chercher une vie meilleure sur le Vieux Continent. En 2014, seulement 39% des migrants illégaux faisant l'objet d'une obligation de quitter l'UE ont réellement quitté le territoire européen. "Nous pouvons accepter et soutenir les gens qui ont besoin d'une protection (les réfugiés, ndlr) seulement si ceux qui n'en ont pas besoin ne viennent pas ou sont renvoyés rapidement", a estimé le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière. - 'Ceux qui abusent' - "Il faut réprimer ceux qui abusent de notre système d'asile", a martelé de son côté la ministre de l'Intérieur britannique Theresa May. Les ministres sont aussi convenus de recourir à "un mélange équilibré de pressions et d'incitations" vis-à-vis des pays tiers pour qu'ils facilitent davantage les retours au bercail de leurs ressortissants. Ce dossier sera au coeur du sommet prévu les 11 et 12 novembre à La Vallette (Malte), qui va réunir l'UE et des pays africains. Les ministres ont par ailleurs réaffirmé leur volonté de reprendre d'urgence la maîtrise des frontières extérieures de l'UE, apparues comme perméables au point de conduire plusieurs Etats de l'espace Schengen à rétablir des contrôles à leurs frontières nationales. "Si on ne parvient pas à rendre plus efficace le contrôle des frontières extérieures, il y a un risque énorme que Schengen ne survive pas", a lancé M. Asselborn, qui se rend vendredi en Italie puis en Grèce avec M. Avramopoulos. Les deux dirigeants iront constater sur l'île de Lampedusa, puis à Athènes, l'avancée des "hotspots", des centres d'accueil et d'enregistrement des migrants. Mais le chancelier autrichien Werner Faymann a émis des doutes jeudi sur la possibilité qu'ils ouvrent comme prévu d'ici fin novembre. "Il faudrait significativement plus de moyens et de personnels", a-t-il commenté. C'est à partir de ces centres que doit être opéré le premier "tri" entre les arrivants dont la vie n'est pas menacée dans leurs pays, et qui doivent donc être rapatriés, et ceux qui peuvent prétendre au statut de réfugiés. Parmi ces derniers, Syriens, Irakiens et Erythréens arrivés en Italie et en Grèce pourront ensuite être envoyés dans d'autres pays de l'UE selon le plan de répartition de 160.000 réfugiés adopté en septembre. - Garde-frontières européens - Le ministre français Bernard Cazeneuve a plaidé jeudi pour la mise en place à long terme d'un véritable "corps de garde-frontières européens", qui pourrait être déployé sur la décision des autorités européennes dans les zones soumises à une forte pression migratoire. Ce projet, avancé par la Commission, ne fait pas l'unanimité. "Nous pensons que l'Europe est prête aujourd'hui pour un choix de ce type", a toutefois appuyé le ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano. Tous les Etats membres sont tombés d'accord pour renforcer l'agence européenne Frontex, chargée de la surveillance des frontières extérieures de l'UE.

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