Joseph Blatter, président démissionnaire de la Fifa, et Michel Platini, président de l'UEFA et principal candidat à sa succession, ont été suspendus 90 jours jeudi par la commission d'éthique de la Fifa, nouveau séisme pour une instance suprême du foot cernée par les scandales.
La suspension de Platini n'écarte toutefois pas de facto sa candidature à la présidence de la Fifa pour l'élection du 26 février, a précisé à l'AFP le porte-parole de la commission d'éthique. C'est "la commission électorale de la Fifa qui sera chargée d'étudier la validité" de cette candidature.
Juste avant l'annonce de sa suspension, Platini a assuré avoir "adressé" jeudi matin "les lettres de soutien requises pour pouvoir déposer (s)a candidature".
Par ailleurs, Chung Mong-joon, ex-vice président de la Fifa et candidat à la présidentielle Fifa, a été interdit pour six ans de toute activité liée au football, tandis que Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa déjà relevé de ses fonctions mi-septembre, a été suspendu provisoirement 90 jours.
La commission d'éthique de la Fifa précise que pour MM. Blatter, Platini et Valcke, cette suspension de toute activité liée au football au niveau national et international, avec effet immédiat, peut être étendue de 45 jours supplémentaires.
La sanction de Chung s'agrémente d'une amende de 100.000 CHF (91.000 EUR). Ces sanctions sont susceptibles d'appel, sans toutefois d'effet suspensif.
Blatter est accusé par la justice suisse d'avoir "signé un contrat défavorable" à la Fifa avec l'Union caribéenne de football. Le Suisse aurait vendu très en-dessous des prix du marché les droits de diffusion TV des Mondiaux-2010 et 2014.
Le président démissionnaire fait aussi l'objet d'une procédure pénale suisse, notamment pour un versement en 2011 de 2 M CHF (1,8 millions d'euros) à Michel Platini, président de l'UEFA.
Valcke a lui été accusé par un prestataire de la Fifa d'être impliqué dans une revente de billets au marché noir.
Quant à Chung, on lui reproche d'avoir voulu favoriser la Corée du Sud dans l'attribution du Mondial-2022, finalement octroyé au Qatar.
- Platini anticipe -
Platini a anticipé sa suspension jeudi matin: juste avant que la sanction ne soit communiquée, il a accusé "une source officielle de la Fifa" d'être à l'origine d'une "fuite délibérée qui vise à porter atteinte à (s)on image". Il dénonçait la publication d'informations de presse selon lesquelles il faisait l'objet d'une recommandation de suspension de 90 jours par la commission d'éthique.
Déplorant une fuite "insidieuse dans sa nature et inacceptable dans son procédé", Platini a souligné sa "disposition à collaborer dans le respect des règles de procédure les plus strictes", ajoutant: "La Fifa les a quant à elle clairement bafouées".
"J'ai toujours agi et me suis toujours exprimé avec honnêteté, courage et franchise car j'estime que c'est mon devoir moral, poursuit Platini dans ce texte. Si les intentions prêtées à la chambre d'instruction de la commission d'éthique de la Fifa venaient à se confirmer (elles se sont confirmées juste après, ndlr), je ne ménagerai pas mes efforts pour que la vérité s'impose".
"Il reviendra entre temps à une justice sereine, indépendante et impartiale de faire la lumière sur les faits qui ont valu à la commission d'éthique de la Fifa d'ouvrir une procédure d'instruction", a encore contre-attaqué l'ancien meneur de jeu des Bleus.
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