Nadine Morano, qui ne s'est pas excusée pour ses propos controversés sur la France "pays de race blanche", a perdu mercredi soir son investiture Les Républicains aux régionales en Meurthe-et-Moselle au profit de l'ex-députée Valérie Debord.
La Commission nationale d'investiture (CNI) du parti, convoquée par son président Nicolas Sarkozy à la demande des candidats de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, notamment Philippe Richert, candidat à la présidence du Grand Est, a entamé à 18H30 une réunion. Nicolas Sarkozy a alors déclaré qu'il proposait le nom de l'ex-députée Valérie Debord pour conduire la liste LR en Meurthe-et-Moselle en remplacement de Mme Morano, selon des participants.
Peu après 18H00, M. Sarkozy avait informé les membres de la commission exécutive du parti qu'il n'avait toujours pas reçu de lettre d'excuses de Mme Morano. M. Richert l'avait prévenu dès mercredi matin: lui-même et toutes ses têtes de liste départementales démissionneraient si l'investiture de Nadine Morano était confirmée par le parti.
La députée européenne était elle-même absente de la CNI pour cause de session mensuelle du Parlement à Strasbourg.
"Il se trouve que mercredi, le président de la République et Angela Merkel (sont) à Strasbourg pour s'exprimer sur la question de migrants et je serai là où je dois être, c'est-à-dire à assumer mes fonctions et donc au Parlement européen et non pas à venir dans une commission traiter de problèmes politiciens", avait-t-elle prévenu mardi sur France 2.
M. Sarkozy lui avait demandé à plusieurs reprises de s'excuser pour ses propos tenus le 26 septembre dans l'émission "On n'est pas couché". Elle a finalement refusé, arguant que personne ne la ferait "renier" le général de Gaulle. Dimanche soir, elle a d'ailleurs été se recueillir sur sa tombe, à Colombey-les-deux-Eglises.
- 'Perdant-perdant' -
A deux mois des régionales, cette affaire a mis dans l'embarras le parti de la droite républicaine - un sondage montre que, pour 60% des Français, elle est signe qu'il court après le Front national - obligeant M. Sarkozy à une nouvelle mise au point, mardi, lors de la réunion du groupe à l'Assemblée, puis du Bureau politique (BP).
"Si tu exprimes tes regrets, la situation sera reconsidérée par la CNI", avait lancé M. Sarkozy à Mme Morano lors de ce BP. "On ne peut pas, quand on est Républicain, laisser penser que la France est une race blanche. Ca a blessé des millions de Français, notamment d'Outre mer. Le mot race ne s'emploie pas à la légère. A deux mois des régionales, on maintiendrait tête de listes des Républicains quelqu'un qui dit ça?" s'est-il inquiété.
"Pour moi, ce n'est pas facile, parce que Nadine est une remarquable militante, mais là, ce n'est pas acceptable", a-t-il ajouté.
"Je ne fais pas partie des coupeurs de tête", a toutefois prévenu Jean-Pierre Raffarin. "Il faut condamner les propos de Nadine Morano () Mais la question, pour les élections, c'est de savoir si Nadine Morano oui ou non accepte la charte des Républicains, notre ligne politique, refuse toutes les alliances avec le Front National", a ajouté l'ancien Premier ministre, ce qui pourrait supposer qu'il vote contre l'éviction de Mme Morano ou du moins s'abstienne lors du vote.
Mardi, la députée européenne a clairement marqué sa différence avec le Front national. Le FN "prône le retour en arrière de plus de 40 ans, il prône le retour au franc, la fermeture des frontières, le repli sur soi, moi je suis une Européenne convaincue", a-t-elle affirmé. "Je n?ai rien à voir avec cela, mais je crois que les Français, on ne leur parle plus, on a besoin de leur dire la vérité, et la vérité dérange."
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