Nicolas Hulot a appelé mercredi les chefs d'Etats à en finir "avec les beaux discours" sur le climat et les citoyens à se mobiliser à l'approche de la conférence mondiale de Paris pour laquelle "rien n'est joué".
L'envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète veut reprendre la parole "en tant que citoyen", explique-t-il a l'AFP lors d'un entretien à bord d'une péniche amarrée sur la Seine à Paris.
Il publie "Osons, plaidoyer d'un homme libre" (Les liens qui libèrent), au ton très anti-libéral, et lance une pétition ("Chefs d'Etat, osez!") pour pousser les leaders politiques à être "à la hauteur de leur responsabilité historique".
"Osez reconnaître que la lutte pour le climat conditionne l'avenir de notre monde" et "osez admettre que les engagements actuels ne sont pas suffisants pour limiter le réchauffement à 2°C", écrit le président de la Fondation Hulot dans cette pétition.
Près de 150 des 195 pays membres de la Convention climat de l'Onu ont annoncé leurs objectifs pour lutter contre le dérèglement climatique. Théoriquement, la somme de ces engagements permettrait de ralentir la trajectoire sur laquelle la planète se trouve mais pas de contenir le réchauffement en deçà de 2°C, comme le préconisent les scientifiques.
Il ne faut donc pas en rester là pour que la COP de Paris (30 novembre-11 décembre) soit une réussite, plaide Nicolas Hulot.
Le candidat malheureux à la primaire écologiste en 2012, qui vient de sillonner la planète pendant trois ans pour rencontrer et convaincre chefs d'Etats, acteurs économiques et leaders religieux, se dit à la fois "soucieux" et "plein d'espoir".
"J'ai fait des dizaines de voyages, rencontré des milliers de personnes, et "sur la base de cette expérience, je pense que rien n'est joué", confie-t-il. "Nous sommes à un point de bascule, qui peut aussi pencher vers une forme de résignation, d'ambition a minima", estime l'ex-présentateur vedette d'Ushuaïa.
- 'Crise de l'excès' -
"Attention aux seuls engagements à long terme qui peuvent être sincères mais qui échoueront si on ne se dote pas des outils nécessaires pour rendre une économie bas carbone rentable et honorer nos promesses aux pays du Sud", prévient Nicolas Hulot. Concrètement: supprimer les subventions aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et instaurer progressivement une taxe carbone dans le monde entier.
Il espère aussi que la taxe sur les transactions financières qu'il a âprement défendue auprès de Françoise Hollande verra enfin le jour et permettra de financer une partie de l'aide promise aux pays en voie de développement.
Nicolas Hulot estime "avoir joué un rôle dans les mobilisations des différentes confessions" religieuses, qui s'expriment désormais au plus haut niveau sur les liens entre enjeux climatiques, pauvreté et justice sociale.
Avec la pétition et son nouveau livre, Nicolas Hulot (60 ans), veut tendre la main aux citoyens. Dans ses écrits, il attaque de front "la violence capitaliste", "la finance qui ignore l'intérêt général" et "les abus des multinationales".
Après avoir cité Nelson Mandela, un Indien Kogi d'Amazonie ou le dalaï-lama, il affirme que "nos crises n'en sont qu'une: une crise de l'excès", à laquelle il faut opposer "humilité et modération".
Il enjoint les jeunes à "se méfier du consumérisme" et à se montrer solidaires.
A tous, l'écologiste donne rendez-vous le 29 novembre dans les rues de Paris pour manifester avec la société civile à la veille de la COP. Il y viendra "en famille".
"Je sais que les gens ont des préoccupations plus concrètes mais les conditions d'existence de leurs enfants se jouent maintenant, leur présence est importante", plaide-t-il.
"Nous avons pu être à juste titre des millions dans la rue en début d'année lors des évènements tragiques de Charlie Hebdo, soyons aussi nombreux pour éviter les tragédies du 21e siècle".
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