Le patron du géant automobile allemand Volkswagen, en pleine tempête pour avoir truqué ses moteurs diesel, a indiqué dans sa première interview à la presse que "quelques développeurs" étaient a priori responsables de l'affaire, et pas la direction du groupe.
"D'après ce que je sais, seuls quelques salariés étaient impliqués", a déclaré Matthias Müller, patron de Volkswagen depuis dix jours, dans cet entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, son premier à la presse depuis sa prise de fonction le 25 septembre.
"Quatre personnes, dont trois directeurs responsables à différentes époques du développement des moteurs chez Volkswagen" ont été suspendus pour le moment, en attendant le résultat d'une enquête en interne, précise M. Müller. "D'autres sont en partie déjà à la retraite", ajoute-t-il.
La presse allemande a nommé plusieurs fois le chef du développement de la filiale Audi, Ulrich Hackenberg, ce que Volkswagen n'a pas confirmé.
"Je ne crois pas" que la direction de Volkswagen autour de Martin Winterkorn, son prédécesseur qui a rendu son tablier quelques jours après l'éclatement de l'affaire, ait été au courant, a dit M. Müller. "Croyez-vous vraiment qu'un patron ait le temps de se préoccuper de la vie intérieure des logiciels de moteurs?", interroge-t-il.
Le développement d'un moteur est "un processus complexe qui implique une interaction de programmeurs, de développeurs de moteurs et de boîtes de transmission et de ceux qui font les mesures pour les tests des autorités", a expliqué le patron, "d'ordinaire le directoire n'est pas impliqué directement".
Volkswagen a indiqué dès fin septembre qu'un "petit groupe de personnes" était vraisemblablement responsable de la tricherie, qui l'a vu équiper le moteur diesel de 11 millions de voitures dans le monde d'un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution.
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