La procédure de rappel des véhicules équipés de moteurs diesel truqués devrait commencer en janvier pour s'étaler jusqu'à fin 2016, annonce le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller, dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) à paraître mercredi.
"Nous présentons cette semaine à l'Autorité de sûreté automobile (KBA) des propositions de solutions techniques. Si elles sont acceptées, nous commanderons les pièces. Si tout se passe selon comme prévu, nous pourrons commencer les réparations en janvier", déclare-t-il à la FAZ.
Selon lui, la plupart des voitures n'ont besoin que d'une modification du logiciel moteur, mais pour certaines il faudra procéder à des interventions lourdes, tout cela se faisant "gratuitement pour les clients, bien sûr".
Il explique au grand quotidien allemand qu'un programme d'économies va être lancé: des investissements d'infrastructures et de machines-outils seront reportés, plusieurs projets vont être réexaminés, comme le modèle haut de gamme ou la marque de luxe Bugatti, et Volkswagen est en train de réfléchir à ses investissements dans le football.
Le destin du constructeur est intimement lié à celui du club de Wolfsburg, ville du nord de l'Allemagne entièrement construite autour du siège de Volkswagen, propriétaire du club à 100% et sponsor principal depuis les années 50. Le groupe cultive le secret autour de ses investissements. Mais la presse estime qu'il injecte environ 100 millions d'euros chaque année dans le Vfl Wolfsburg pour que les verts et blancs brillent en Bundesliga avec son logo VW sur la poitrine.
Le géant et ses filiales soutiennent au total 17 clubs professionnels en première et deuxième ligues. Sa marque de voitures premium Audi est ainsi actionnaire du Bayern Munich et du FC Ingolstadt.
Mardi, Matthias Müller avait annoncé la couleur aux salariés du groupe: le scandale des moteurs truqués coûtera très cher au mastodonte automobile et des effets sur l'emploi ne sont pas à exclure.
"Les charges seront importantes, potentiellement très importantes" suite à l'aveu de Volkswagen que 11 millions de véhicules avaient été équipés de moteurs diesel truqués, a expliqué M. Müller devant 20.000 salariés rassemblés pour l'écouter au siège de Wolfsburg. "Tout cela ne se fera pas sans douleur", a-t-il martelé.
Volkswagen a déjà provisionné 6,5 milliards d'euros dans ses comptes, "mais cela ne suffira pas" et au final, "les conséquences financières et commerciales sont aujourd'hui encore impossibles à prévoir", a-t-il poursuivi. Même chose pour les conséquences sur l'emploi, même si "nous allons nous battre pour qu'elles soient aussi limitées que possible" et "tout faire pour maintenir l'emploi dans le groupe", qui compte près de 600.000 salariés.
L'action Volkswagen a perdu plus de 40% en deux semaines. Enquêtes et plaintes en justice pleuvent de tous côtés, à mesure que Volkswagen dévoile le détail des marques, modèles et pays concernés.
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