Un policier était "dans un état désespéré" après avoir été blessé par balles, lundi, lors d'une course-poursuite avec deux braqueurs en Seine-Saint-Denis, dont l'un, en cavale et fiché pour radicalisation, a été tué.
Le "policier de 36 ans, père de famille, est actuellement hospitalisé avec un pronostic vital engagé", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a fait part de "son indignation".
Le malfaiteur auteur des tirs contre la police, et qui avait été blessé par balles, est mort en début d'après-midi. Agé de 24 ans, ce jeune homme connu pour une trentaine d'antécédents judiciaires, notamment des vols à main armée et des violences volontaires, était en cavale depuis mai, ont expliqué des sources proche du dossier, confirmant une information d'iTÉLÉ. Il n'avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne), où il était détenu.
"Les enquêteurs de la police judiciaire, saisis des investigations sur son évasion, ont alors constaté qu'il s'était radicalisé en prison", ont expliqué à l'AFP une de ces sources.
Dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur les lieux du braquage, un entrepôt de livraison de bijoux dans une zone commerciale de Saint-Ouen, puis au commissariat de Saint-Denis. Il a confirmé que le policier blessé était dans "un état grave".
"Je suis venu dire aux policiers à la fois l'émotion, la tristesse, la solidarité dans cette épreuve", a dit à la presse Bernard Cazeneuve.
"Le gouvernement est déterminé à leur donner les moyens () d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions. Il y a eu trop de moyens rabotés ces dernières années dans la police et la gendarmerie. Trop de postes ont été supprimés", a-t-il ajouté.
Vers 09H00, les deux malfaiteurs ont attaqué l'entrepôt avant de prendre la fuite à bord d'un véhicule utilitaire blanc.
"Un homme est entré en courant avec un pistolet", a raconté Francesco Santamaria, l'un des directeurs du site. "Il a pris un premier collègue à partie, puis un deuxième dans le sas" où étaient entreposés les bijoux destinés à des supermarchés.
- 'Grands délinquants' -
"Il a chargé un chariot pendant qu'un complice attendait dans la rue", a-t-il ajouté. L'entreprise visée est une société de transport express. Au moment de l'attaque, qui a duré "moins de cinq minutes", une dizaine de salariés étaient présents.
Ils ont agi "avec une détermination, une brutalité qui témoigne de ce dont sont capables les grands délinquants dans nos villes", a jugé Bernard Cazeneuve.
Les malfaiteurs ont été rapidement pris en chasse par des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Saint-Denis, avant d'être immobilisés dans la circulation à l'Ile-Saint-Denis, une commune voisine de Saint-Ouen.
Le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, a évoqué "un échange de coups de feu nourris", précisant que "plus d'une dizaine de douilles" avaient été retrouvées.
"L'un des deux braqueurs s'est rendu tandis que l'autre a fait feu à l'arme automatique sur la police", a relaté le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Il a touché le policier à la tête.
Le malfaiteur qui s'est rendu a été placé en garde à vue. Cet homme, né en 1991, est "très connu des services de police notamment pour des vols à main armée et des violences volontaires", a dit une source policière.
La Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne a été chargée des investigations.
Pour le syndicat de police Alliance (majoritaire), "cette affaire rappelle la dangerosité du métier de policier sur la voie publique". Le syndicat "demande au ministre de l'Intérieur de revoir rapidement les conditions de la légitime défense car elles ne sont plus adaptées à la violence de la société, et de mettre en ?uvre un plan pluriannuel pour donner de nouveaux moyens aux forces de l'ordre".
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