La Côte d'Azur a entamé lundi un laborieux nettoyage des communes frappées samedi soir par des pluies diluviennes, qui ont fait vingt morts dans cette région touristique du sud-est de la France.
Parmi les victimes figurent un ressortissant britannique, une Italienne et un Portugais, a précisé à l'AFP une source proche du dossier, sans donner plus de précision.
Deux personnes disparues ont été retrouvées dans la journée, l'une dans un hôpital et l'autre après une enquête de police.
Dans le village de Biot, où trois pensionnaires d'une maison de retraite ont péri, des dizaines de bénévoles se sont armés de balais, raclettes et bidons de savon pour aider les sinistrés à retirer les épaisses couches de boue charriées par les flots.
"Il y en a partout, ça sent mauvais et ça s'infiltre : ça fait gonfler les meubles", déplore, le moral en berne, une sinistrée, qui estime à "trois ou quatre jours" le temps avant de pouvoir remettre son logement en état.
Armés de tronçonneuses, en combinaison de plongeurs, une centaine d'agents spécialisés, déployés un peu plus loin, tentent de nettoyer la Brague, cours d'eau jonché d'arbres arrachés et d'obstacles en tous genres.
"Soit on treuille les morceaux de bois pour les extraire de l'eau, soit on les coupe en morceaux de 50 cm de manière à ce qu'ils n'obstruent plus la rivière" en cas de nouvelles crues, explique à l'AFP un responsable du service de secours.
Samedi soir, l'alerte aux orages avait été activée dans le sud-est de la France, mais des pluies record, concentrées sur une trentaine de kilomètres, ont pris la population par surprise. Dans certaines endroits, jusqu'à 180 mm d'eau sont tombés en trois heures.
- Piégés dans les parkings -
A Mandelieu-la-Napoule, où le bilan humain a été le plus lourd, les secours ont retrouvé lundi en milieu de journée un nouveau corps, portant à huit le nombre de victimes dans cette commune. Toutes ont péri prises au piège dans des parkings souterrains en tentant de sortir leur véhicule.
A Cannes, les corps de deux autres victimes, dont une femme âgée de 82 ans, ont été retrouvés au cours de la journée.
Aucune estimation chiffrée des dégâts n'est encore disponible, mais les sinistrés vont pouvoir commencer à faire leurs comptes.
Le président François Hollande, qui s'est rendu dimanche sur les lieux, a annoncé que l'état de catastrophe naturelle serait déclaré dès mercredi, un point clé pour le versement des indemnisations.
Sans attendre, les assureurs ont mis en place des "procédures d'urgence" pour pouvoir dédommager dans les deux mois une grande partie des sinistrés, selon l'Association française de l'assurances (AFA).
Leurs agents ont commencé à se déployer sur les lieux où le mot d'ordre est de ne "rien jeter avant le passage de l'expert, faire un maximum de photos, se ménager le plus de preuves", selon Edith Pincovari, juriste à la mairie de Biot.
Par ailleurs, le débat a rebondi lundi sur l'anticipation de ces événements climatiques extrêmes, qui pourraient se multiplier avec le réchauffement climatique.
"Il va falloir que l'on regarde si on aurait pu anticiper ce qui s'est passé", a estimé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, en s'interrogeant sur le niveau de l'alerte diffusée samedi, qui était orange et non rouge.
Le chef de la diplomatie Laurent Fabius a de son côté souligné que, pour endiguer ce type d'évènements climatiques extrêmes, il fallait absolument parvenir à un accord lors de la conférence internationale sur le climat, à Paris en décembre.
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