C'est finalement 20,8 milliards de dollars que le groupe pétrolier britannique BP va devoir payer pour mettre fin aux poursuites engagées aux Etats-Unis après la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique.
"Cette transaction historique est une réponse forte et adéquate au pire désastre environnemental de l'histoire américaine", a relevé lundi la ministre américaine de la Justice Loretta Lynch, lors d'une conférence de presse.
"BP reçoit la punition qu'il mérite, tout en fournissant la compensation cruciale pour les dégâts qu'il a causés à l'environnement et à l'économie du golfe", a-t-elle ajouté.
Le 2 juillet, elle avait annoncé la conclusion d'un accord de principe d'un montant de 18,7 milliards de dollars. La transaction finale, qui doit encore être validée par un juge fédéral, est notablement plus élevée car les coûts ont été affinés.
Une pollution sans précédent du littoral avait été provoquée par l'explosion, le 20 avril 2010, de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon exploitée par BP, dans le golfe du Mexique au large du sud-est des Etats-Unis. Elle avait fait 11 morts et affecté les industries touristiques et de la pêche, cruciales, de la région.
Il avait fallu 87 jours pour boucher le puits situé sous 1.500 mètres d'eau. Selon Mme Lynch, l'équivalent de plus de 3 millions de barils de pétrole se sont échappés et ont souillé plus de 2.000 kilomètres de littoral.
Cet accord doit mettre fin aux poursuites intentées par l?Etat fédéral, par cinq Etats touchés (Alabama, Floride, Louisiane, Mississippi et Texas) et par des autorités locales.
Selon Mme Lynch, il s'agit de la pénalité la plus élevée de l'histoire des Etats-Unis jamais infligée à une seule société.
Elle inclut notamment 5,5 milliards de dollars pour violation de la loi sur la propreté de l'eau, soit la plus importante sanction civile dans l'histoire de la législation environnementale, a-t-elle relevé.
BP va également verser 8,1 milliards au titre de la réparation des dégâts sur l'environnement -jusqu'à 700 millions supplémentaires si d'autres sont identifiés-, et 600 millions pour des réclamations diverses.
Par ailleurs, le groupe britannique a conclu des accords distincts d'un total de 4,9 milliards avec les cinq Etats affectés et d'un milliard avec plusieurs centaines d'entités administratives locales. Soit 20,8 milliards de dollars au total.
Mais le groupe a déjà mis la main à la poche: lors de la présentation fin juillet de ses résultats pour le deuxième trimestre, il avait indiqué que sa facture totale pour cette catastrophe s'élevait alors à 54,6 milliards de dollars.
Les opérations de secours lui avaient coûté 14 milliards. Puis, en 2013, il avait plaidé coupable à onze chefs d'accusation au pénal et s'était acquitté de 4,5 milliards de dollars.
Le géant pétrolier avait mis en place un fond d'indemnisation abondé à hauteur de 20 milliards, dont plus de 13 milliards ont déjà été payés à des particuliers et des entreprises.
Il a été en mesure de récupérer une partie de ces fonds auprès de ses partenaires dans l'exploitation de la plate-forme accidentée.
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