La Turquie et l'Otan ont haussé le ton lundi contre la Russie, mettant en garde contre la violation de l'espace aérien turc par les avions russes opérant en Syrie et la sommant de cesser les raids visant selon elles les civils.
Dans ce contexte explosif, les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui contrôlent la moitié du territoire syrien ont poursuivi leur campagne de destruction du site antique de Palmyre en réduisant en poussière son célèbre Arc de triomphe.
Au sixième jour de la campagne aérienne russe contre les groupes rebelles en Syrie, dont l'EI, la Turquie a annoncé que des F-16 turcs avaient intercepté samedi un chasseur russe le forçant à faire demi-tour, et que deux chasseurs turcs avaient été "harcelés" dimanche lors d'une mission de patrouille par un MIG-29 non identifié.
Réunis en urgence à Bruxelles, les 28 pays de l'Alliance atlantique, dont la Turquie, ont jugé les incursions aériennes russes "extrêmement dangereuses", dénonçant "un comportement irresponsable", selon une déclaration conjointe.
Quelques heures plus tôt, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu prévenait que son pays activerait ses règles d'engagement si son espace aérien était violé.
Ankara et Moscou ont des points de vue diamétralement opposés sur la guerre en Syrie, pays voisin de la Turquie ravagé par la guerre. Ankara veut le départ du président Bachar al-Assad, tandis que Moscou appuie le régime Assad et exècre les rebelles, surtout l'EI et les jihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
Depuis le Chili, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que les avions de combat russes auraient pu être abattus en représailles.
"C'est précisément le genre de choses contre lesquelles nous avons mis en garde" et "c'est pour cela que nous avons entamé des conversations avec la Russie pour être certains qu'il n'y a pas de possibilité de conflit accidentel", a-t-il dit.
- Nouvelles frappes russes -
Le Pentagone et la Russie ont eu des conversations début octobre sur les moyens d'éviter des incidents dans les airs au-dessus de la Syrie, les raids russes venant s'ajouter à ceux d'une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis qui bombarde depuis plus d'un an l'EI.
Lancée le 30 septembre, l'intervention russe se poursuit sans relâche. Moscou a annoncé lundi avoir mené des frappes sur neuf cibles, dont le détail semble indiquer qu'elles ont visé en majorité des positions appartenant à d'autres groupes que l'EI, notamment le Front Al-Nosra.
Selon le ministère russe de la Défense, les frappes visent à "désorganiser la chaîne de commandement et à endommager la logistique des terroristes". L'aviation russe a frappé dans la province de Homs (centre), dans celle de Lattaquié (ouest) et dans Idleb (nord-ouest).
Outre son soutien indéfectible au régime syrien, les détracteurs de l'intervention russe en Syrie reprochent à Moscou le fait que ses frappes ne se concentrent pas sur l'EI et visent aussi des groupes rebelles dits "modérés" soutenus par les Etats-Unis. Selon une ONG et des militants sur place, les frappes ont aussi fait de nombreuses victimes civiles.
"Les Alliés appellent la Fédération russe à immédiatement cesser ses attaques contre l'opposition syrienne et les civils", selon la déclaration de l'Otan. Ils ont exprimé leur "grave préoccupation" face aux frappes en particulier à Hama, Homs et Idlib, "qui ont fait des victimes civiles et ne visaient pas" l'EI.
- Destruction à Palmyre -
En visite à Bruxelles, le président turc Recep Tayyip Erdogan a discuté avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, de la zone de sécurité qu'Ankara veut installer le long de sa frontière avec la Syrie.
Mais la Russie est contre la création d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie, selon un diplomatie russe.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.