Un jeune adolescent palestinien a été tué lundi par l'armée israélienne dans les violents heurts qui se poursuivent en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est où la Vieille ville restait interdite aux Palestiniens dans un contexte extrêmement volatil.
Abdel Rahmane Abdallah, 13 ans, a été mortellement touché au torse au cours d'affrontements à la mi-journée à Bethléem, ont indiqué la police et le Croissant-Rouge palestinien. Il est le deuxième jeune Palestinien à avoir été tué de la sorte en 24 heures en Cisjordanie, après Houzeifa Othmane Souleimane, 18 ans, tué dimanche à Tulkarem.
La mort du garçon de 13 ans a provoqué la colère à Bethléem où environ 300 jeunes ont attaqué à coups de pierres les soldats israéliens à l'entrée de la ville près du mur de séparation construit par Israël, a constaté un photographe de l'AFP. Les soldats israéliens ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes, de projectiles caoutchoutés et, comme de plus en plus systématiquement désormais, à balles réelles.
Le quartier de Chouafat, à Jérusalem-Est, a lui aussi été secoué par les affrontements entre des centaines de jeunes et les policiers. C'est dans ce quartier que devait être enterré un autre Palestinien, tué quant à lui dimanche matin. Fadi Alloun, 19 ans, a été abattu après avoir blessé au couteau un passant israélien, selon la police israélienne. Mais cette version des évènements est vivement contestée parmi les Palestiniens.
Des heurts ont aussi été rapportés dans des villages voisins de Ramallah, la poudrière cisjordanienne d'Hébron ou le camp de Jalazoun. Une cinquantaine d'élèves n'ont même pas pris la peine de rapporter leurs sacs de classe avant d'aller défier les soldats israéliens à coups de pierres au point de passage de Bet El, près de Ramallah.
- 'Pas le dernier martyr' -
La Cisjordanie et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël, sont agitées depuis la fin de la semaine passée par des troubles rappelant les intifadas meurtrières de 1987 et 2000.
Les affrontements ont fait environ 150 blessés palestiniens en 48 heures, selon le Croissant-Rouge. Côté israélien, quatre personnes ont été tuées depuis jeudi, deux criblées de balles en Cisjordanie, et deux autres dans une attaque au couteau dans la Vieille ville de Jérusalem dont l'auteur a, lui aussi, été abattu.
Ces attentats ont soulevé la colère des colons, envenimant encore davantage la cohabitation entre ces 400.000 Israéliens vivant en Cisjordanie dans des implantations jugées illégales par la communauté internationale et les 2,8 millions de Palestiniens.
De multiples attaques à coups de pierres de la part de colons contre des Palestiniens, des destructions d'oliveraies et même une tentative d'incendie contre une maison à al-Khader ont été signalés depuis jeudi.
Des centaines de personnes ont assisté lundi dans son village de Balaa aux funérailles de Houzeifa Othmane Souleimane, tué dimanche dans des violences à Tulkarem. "Ce n'est pas le premier martyr, et ce ne sera pas le dernier", a dit son père Othmane Souleimane à l'AFP, "mais il est mort pour sa patrie".
Les violences suscitent l'alarme à l'étranger. Berlin a exprimé sa vive inquiétude devant "quelque chose de comparable à une nouvelle intifada".
- 'Jusqu'à la mort' -
Paris a exprimé sa préoccupation devant le "risque d'une escalade dangereuse", a appelé toutes les parties à la retenue et a affirmé "l'urgence de relancer un processus politique crédible", alors que l'entreprise de paix est moribonde.
Le Premier ministre israélien a, lui, promis de durcir la répression. Israël mène "un combat jusqu'à la mort contre le terrorisme palestinien", a-t-il dit dimanche soir. Benjamin Netanyahu a ordonné d'accélérer les démolitions de maisons appartenant aux auteurs d'attentats ou à leur famille.
La mesure a déjà été employée à maintes reprises avec l'objectif de donner à réfléchir à ceux qui veulent perpétrer des attaques. Elle est pour les Palestiniens une des manifestations insupportables de l'occupation.
M. Netanyahu est soumis à la pression de certains membres de son gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, qui le critiquent explicitement et vont jusqu'à réclamer l'annonce d'une nouvelle colonie pour donner la leçon aux Palestiniens. Un rassemblement de droite était annoncé lundi soir à Jérusalem.
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