Sinistrés, autorités et bénévoles se sont associés lundi pour entamer le nettoyage et la "reconstruction" des communes de Côte d'Azur frappées samedi soir par des orages et des inondations meurtrières, qui ont fait 19 morts et 2 disparus.
"La nuit a été calme et un gros travail a déjà été fait, même si la priorité était bien évidemment de secourir les victimes", a déclaré lundi matin à l'AFP le préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat: "Nous sommes maintenant dans une deuxième phase, celle de la reconstruction".
Sur le terrain, à Biot, où trois pensionnaires d'une maison de retraite ont péri noyés samedi soir, plusieurs dizaines de bénévoles ont afflué lundi matin et se sont armé de balais, de raclettes, de seaux et de pelles pour aider les sinistrés.
Dans les différents quartiers inondés, c'est surtout la boue que les sinistrés et les bénévoles peinent à évacuer. "Il y en a partout, ça sent mauvais et ça s'infiltre: ça fait gonfler les meubles", déplore une sinistrée, qui estime à "trois ou quatre jours" le temps nécessaire pour remettre en état son logement.
-Des victimes étrangères-
A Mandelieu-la-Napoule, à quelques kilomètres, les secours ont retrouvé en milieu de journée un nouveau corps dans le parking d'une résidence, portant à 8 le nombre de victimes dans cette commune, où le bilan humain a été le plus lourd. Toutes ont péri prises au piège dans les parkings souterrains de plusieurs résidences, d'où elles tentaient de sortir leur véhicule.
Et à Cannes c'est dans un parking également qu'un 19e corps a été retrouvé en tout début d'après-midi.
Après la découverte de ces nouveaux corps, le bilan atteignait à la mi-journée 19 morts et 2 personnes étaient encore portées disparues, selon la préfecture des Alpes-Maritimes: une à Cannes et une autre à Antibes.
Parmi ces 19 morts se trouvaient un ressortissant britannique, une Italienne et un Portugais.
Aucune estimation chiffrée des dégâts n'était encore disponible lundi, mais les sinistrés ont commencé à faire leurs comptes. François Hollande a annoncé dimanche que l'état de catastrophe naturelle serait déclaré dès mercredi en Conseil des ministres, un point clé pour le versement des indemnisations.
"On est vraiment dans une situation d?urgence maintenant, on a deux jours, trois jours pour essayer de prendre toutes mesures les plus urgentes et puis ensuite dans un second temps viendra le temps des expertises, des évaluations et des indemnisations qu?on espère le plus rapides possible pour tous nos clients", a déclaré à Biot Yohan Niddam, agent général Axa.
Le président de la fédération nationale des assurances Bernard Spitz a quant à lui été accueilli en préfecture des Alpes-Maritimes. "Je crois qu'il est prématuré de donner des chiffres, nous ne connaissons pas l'ensemble des entreprises qui ont été impactées. Nous essayons d?avoir le plus rapidement possible un état complet, objectif, vérifié", a commenté à ses côtés le préfet Adolphe Colrat lors d'une conférence de presse.
M. Spitz a quant à lui estimé qu'il serait possible de faire une évaluation "pertinente" du coût des dégâts "vers le milieu ou la fin de la semaine".
-"Vider l'eau"-
"Je n'attendrai pas mercredi pour réunir place Beauvau l'ensemble des services compétents, les assurances également () de manière à ce qu'on regarde les conditions dans lesquelles on peut accélérer les choses", a promis de son côté lundi sur Europe 1 le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, assurant "que les fonds de l'Etat" seraient "mobilisés dans les meilleurs délais".
Les Alpes-Maritimes avaient été placées en vigilance orange, la population informée et priée de prendre ses précautions, mais le débat a rebondi lundi matin sur l'anticipation de ces événements climatiques extrêmes, qui pourraient se multiplier avec le réchauffement climatique.
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