"Sauver Venise": c'était le thème du défilé samedi de Vivienne Westwood qui, en pasionaria écologiste, en a profité pour appeler à une marche contre le changement climatique à Londres le 29 novembre, à la veille de la conférence de Paris.
Présentée au cinquième jour de la Semaine de la mode parisienne, la collection printemps-été 2016 de Vivienne Westwood était un hommage à la Cité des doges, avec son ambiance de Carnaval et de Commedia dell'arte, ses Arlequins et leurs bicornes, ses personnages masqués ou dissimulés sous d'immenses vestes.
Les modèles évoquent la prospérité de Venise et sa richesse culturelle, avec la touche punk caractéristique de la maison, dans ce défilé réalisé par le mari de Vivienne Westwood, Andreas Kronthaler. "Je ne l'ai presque pas aidé cette fois", a précisé la créatrice à des journalistes, rendant hommage à son "génie".
"Venise, c'est le plus grand foisonnement artistique en Occident, c'est incroyable ce qui s'y est passé", a commenté Vivienne Westwood. "Mais évidemment, avec le changement climatique, Venise disparaîtra", a-t-elle averti. "Nous sommes les derniers à pouvoir faire quelque chose. Donc je dis, allez manifester, il faut faire quelque chose maintenant!"
L'ancienne reine du mouvement punk, également militante anti-austérité, a appelé à une "marche populaire pour le climat, la justice et les emplois" le 29 novembre à Londres, et confié avoir quelques espoirs, alors que débute le 30 novembre la Conférence sur le climat (COP 21) à Paris.
"Je ne me sens plus aussi désespérée qu'avant parce que des choses se passent. Le militantisme porte ses fruits", a-t-elle dit, citant la décision de Shell d'arrêter ses forages controversés en Alaska.
La créatrice, qui avait déjà transformé son défilé londonien le 20 septembre en tribune anti-austérité, a aussi cité comme motif d'optimisme un discours du gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney mettant en garde les leaders mondiaux contre les conséquences catastrophiques du changement climatique.
"Je ne suis plus aussi désespérée car je pense que les dirigeants devront se mettre de notre côté", a-t-elle dit.
"Nous devons nous intéresser à la culture. Nous n'aurions probablement pas de changement climatique si la culture remplaçait la consommation", a-t-elle poursuivi. "Il faut aller dans les musées, regarder les peintures, lire des livres", a-t-elle exhorté.
Mais comment concilier ces engagements écologiques avec la mode? "Je dis toujours, achetez moins, choisissez bien, faites durer", a dit la créatrice. "Mais bien sûr c'est vraiment difficile", a-t-elle reconnu, prônant des gestes quotidiens comme s'abstenir d'utiliser des bouteilles en plastique.
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