L'Allemagne célèbre samedi les 25 ans de sa Réunification dans un contexte agité du fait de l'afflux de réfugiés et du scandale Volkswagen, qui suscitent un vif débat sur la place du pays tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières.
Les festivités nationales, qui chaque année changent de lieu, se déroulent à Francfort-sur-le-Main, capitale financière du pays, avec notamment un service religieux à 10h00 (08H00 GMT).
La chancelière Angela Merkel y participera mais c'est un autre Allemand originaire de l'Est, le président de la République Joachim Gauck, qui prononcera le discours de la manifestation en milieu de journée.
A la veille des festivités, Mme Merkel a appelé ses concitoyens à retrouver l'élan de la réunification pour faire face à l'arrivée de jusqu'à un million de migrants dans le pays cette année.
"Même lorsque un problème semble insoluble, une tâche trop lourde, nous ne devons pas baisser les bras mais au contraire oeuvrer à ce que cela soit possible. C'est ce que nous pouvons apprendre de notre histoire en Allemagne", a-t-elle dit à Halle, dans l'Est du pays.
Le 3 octobre 1990, les deux Allemagne, séparées depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, sont redevenues une, moins d'un an après la chute du Mur qui les divisait.
Comme la Réunification il y a 25 ans, l'arrivée des réfugiés marquera "un tournant" pour la société allemande, a récemment jugé la chancelière. Pour la première fois le pays commence de fait à se concevoir comme un pays d'immigration alors que cette idée est longtemps restée tabou.
- la générosité de l'Allemagne critiquée -
Cette attitude de la main tendue suscite toutefois des critiques croissantes dans le pays mais aussi hors d'Allemagne.
Certains Etats, en Europe de l'Est notamment, accusent Berlin de vouloir imposer son modèle de société à toute l'Europe. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a même parlé d'un "impérialisme moral" de l'Allemagne.
La position très rigoriste de Berlin dans la gestion de la crise de la dette grecque a aussi réveillé l'anti-germanisme en Europe et les craintes - déjà très vivaces en 1990 au moment de la Réunification - de voir le pays dominer le continent.
Dans les deux cas, l'Allemagne devrait faire attention à ne pas imposer son modèle de "Nation morale", mettait en garde vendredi le quotidien conservateur FAZ, dans un éditorial sur les 25 ans de la Réunification. "Tous les Européens n'ont pas envie de devenir comme les Allemands", ajoute-t-il.
Pour l'historien Andreas Rödder, il s'agit là d'un "dilemme" fondamental avec lequel le pays doit apprendre à vivre: "on attend de l'Allemagne qu'elle fasse preuve de leadership, qui lorsqu'il est mis en oeuvre est perçu comme de la domination", écrit-il dans un livre qui vient d'être publié.
Après des années 1990 difficiles, le pays est aujourd'hui sans conteste la première puissance économique et, de plus en plus, politique en Europe du fait des difficultés économiques en France et des prises de distance croissante de la Grande-Bretagne avec le projet européen.
- craintes sur le 'made in Germany' -
L'Allemagne vient d'être quelque peu déstabilisée par le scandale Volkswagen, qui a avoué avoir faussé les résultats des tests antipollution aux Etats-Unis pendant des années.
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