Le Front national a recueilli suffisamment de voix jeudi pour être reconnu à nouveau à Sciences-Po, une première depuis le début des années 1990, a-t-on appris de plusieurs sources.
"Le FN fait une entrée fracassante à Sciences-Po directement 2ème force politique devant le PS ! Bravo aux étudiants !", a tweeté Marine Le Pen.
Le parti d'extrême droite est en réalité le deuxième, dans l'ordre chronologique, à être parvenu jeudi à réunir 120 voix parmi environ 13.000 étudiants, le seuil nécessaire pour pouvoir être reconnu, à partir duquel le compteur s'arrête.
Chaque élève a la possibilité de voter pour deux associations différentes. Le vote se déroule jusqu'à dimanche soir.
D'autres partis politiques et associations étaient jeudi toujours en cours de reconnaissance, alors que Les Républicains, le Parti socialiste ou le Front de Gauche avaient déjà obtenu leurs 120 voix nécessaire, selon le compte Twitter @LaPeniche tenu par des étudiants germanopratins.
Autre enjeu du vote, savoir si les étudiants communistes parviendront à ouvrir une cellule du PCF "pour la première fois depuis 20 ans", alors qu'ils se présentaient ces dernières années avec le Front de gauche.
Le Front national avait déjà été représenté en tant qu'association à Sciences-Po entre la fin des années 80, jusqu'en 1991 inclus, ont indiqué à l'AFP Régis de la Croix-Vaubois et Michel Hubault, respectivement ex-président et ex-secrétaire général de cette association.
"Il fallait avoir 60 signatures d'élèves avec leur nom, ça permettait de recevoir des invités, d'avoir une table ou un panneau d'affichage dans la péniche (ndlr: le hall de Sciences-Po)", a précisé M. Hubault.
L'association s'appelait alors le "Cercle national de Sciences-Po", et était une antenne du "Cercle national des étudiants parisiens", issu du Front national.
L'aventure s'est arrêtée en 1992, après que ce CNSP eut reçu notamment Bruno Mégret, Bruno Gollnisch ou Jean-Claude Martinez, souvent de manière houleuse, comme le rappelle un numéro de 1994 de l'"Indépendant de la rue Saint-Guillaume", un magazine étudiant de l'établissement.
David Colon, professeur d'histoire à Sciences-Po et bon connaisseur de l'histoire de l'institution, a aussi indiqué à l'AFP que plusieurs sondages internes auprès des étudiants avaient montré que parmi les élèves, 2% (pour les législatives de 1993) à 5% (pour les régionales de 1992), s'étaient dits prêts à voter pour le parti d'extrême droite.
A la fin des années 1970 jusqu'au milieu des années 1980, "il y avait déjà des militants frontistes à Sciences-Po au sein de l'Union des étudiants des droites", a aussi précisé à l'AFP l'historien spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
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