En matière de qualité de l'air, la ville de Rouen fait souvent figure de mauvais élève. Fraîchement annoncée lauréate de l'appel à projets "Villes respirables en cinq ans" lancé en juin par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, la Métropole entend remédier à sa réputation. "On ne peut pas traiter les pics de pollution par des mesures de circonstances, reconnaît son président Frédéric Sanchez. Les pouvoirs publics locaux doivent prendre des initiatives structurelles."
Des initiatives qui bénéficieront désormais et pour les cinq années à venir d'un appui financier de l'État et de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) pouvant atteindre le million d'euros.
Circulation restreinte
Conformément à la loi de transition énergétique pour la croissance verte promulguée en août, la Métropole a déjà annoncé la mise en place dès janvier 2017 de zones de circulation restreinte, interdites d'accès aux véhicules les plus polluants. "Un outil symboliquement fort", estime Frédéric Sanchez, qui épinglerait majoritairement les transporteurs dont les livraisons en centre-ville doivent être réorganisées. Les véhicules particuliers concernés par cette mesure, et reconnaissables par un système de vignettes colorées, étant selon lui "assez marginaux". Une mesure centrale qui doit encore être soumise au Conseil Consultatif de développement de la Métropole : "Nous allons animer une concertation large du territoire afin de définir les modalités de ces zones de circulation restreinte", a annoncé Frédéric Sanchez.
Saut qualitatif réel
Cette chasse aux véhicules polluants, qui doit se limiter à plusieurs périmètres de forte densité permettrait, selon l'ADEME, de réduire les concentrations en dioxyde d'azote et en particules fines PM10, des polluants atmosphériques particulièrement dangereux pour la santé. Une avancée non négligeable pour la Métropole qui dit constater une amélioration de la qualité de l'air sur les 30 dernières années mais qui dépasse encore régulièrement les normes européennes dans certains secteurs à fort trafic, notamment au niveau du boulevard des Belges ou du quai du Havre. Concernant les véhicules particuliers, le maire de Rouen Yvon Robert va même plus loin : "La Métropole accueille quotidiennement 200 000 salariés. Il n'est plus possible de venir travailler à Rouen avec sa voiture individuelle." C'est pourquoi la Ville continue de développer les transports en commun. "Nous sommes entrés dans la phase opérationnelle de la ligne T4", a rappelé le maire de Rouen. Une ligne dont le tracé doit traverser Rouen du Nord au Sud et qui sera mise en service à la rentrée 2018.
Moins 15 % de voitures
Arguant par ailleurs que le stationnement payant a fait augmenter le nombre d'usagers des transports en communs, le président de la Métropole a annoncé l'aménagement d'un parking relais au Sud ainsi qu'un espace de stationnement plus vaste au Nord. Toutes ces initiatives en matière de gestion des mobilités "visent l'objectif assumé de réduction de l'usage de la voiture de 15 %", a précisé Frédéric Sanchez.
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