Les constructeurs d'automobiles ont révisé à la hausse jeudi leur prévision de croissance du marché français pour 2015, après une nouvelle forte progression des immatriculations de voitures particulières neuves (+9,1%) en septembre.
En plein scandale des moteurs truqués, les livraisons du groupe Volkswagen en France n'ont pas souffert, affichant une progression de 12,6% sur le mois. Les conséquences d'une éventuelle désaffection mettront du temps à se concrétiser.
Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), qui tablait jusqu'ici sur une croissance du marché de 2% pour l'année en cours, l'estime désormais dans une fourchette de 4 à 5%. Depuis janvier, la hausse a été de 6,3%, et de 5,7% à nombre comparable de jours ouvrables.
Au total, 164.774 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes en septembre, portant à 1,42 million le nombre d'unités immatriculées depuis le début de l'année.
Jean-François Belorgey, expert du secteur chez EY, remarque aussi une progression "spectaculaire" des immatriculations de véhicules industriels (+18,5%), signe que les entreprises investissent. "Cela pourrait donner des indications sur le fait que la croissance va durer", affirme-t-il.
Une croissance de 5% en 2015 amènerait le marché français du neuf à environ 1,89 million d'unités, soit encore en dessous des plus de deux millions vus avant la crise de 2008-2013. La reprise s'explique aussi par le fait que "le parc a vieilli, cela pousse probablement les gens à racheter des voitures", selon M. Belorgey.
Les fabricants français ont moins profité que leurs concurrents étrangers du dynamisme du secteur le mois dernier: Renault a enregistré une hausse de 4,9% de ses immatriculations tandis que PSA Peugeot Citroën se contentait de 4%, selon le CCFA.
Alors que le groupe Volkswagen a conforté sa place de premier importateur en septembre et même gagné des parts de marché, François Roudier, directeur de la communication du CCFA, a appelé à "être prudent" dans l'interprétation des chiffres à la lumière du scandale actuel.
- Baisse confirmée pour le diesel -
L'affaire a éclaté le 18 septembre aux Etats-Unis avant de se propager à l'Europe avec l'aveu du constructeur d'une fraude portant sur 11 millions de voitures diesel.
"S'il y a un effet (), ça va toucher les commandes, et dans le meilleur des cas on a trois semaines entre la commande et la livraison puis l'immatriculation". Du coup, une possible désaffection des consommateurs "ne se voit pas ce mois-ci, on la verra peut-être le mois prochain", ajoute M. Roudier.
Quant à la méforme relative des constructeurs tricolores par rapport aux importateurs, le responsable du CCFA y voit un rattrapage par rapport à l'année 2014 où les Français avaient particulièrement tiré leur épingle du jeu.
Ils placent 10 voitures aux 10 premières places du classement des ventes en septembre et détiennent encore 54,75% de part de marché. Ce chiffre est de 56,13% sur neuf mois. Sur la période, PSA a progressé de 4,2%, grâce à la marque Peugeot (+8,1%), tandis que Citroën restait quasi stable (+0,9%) et DS était en difficulté (-10,9%).
Chez Renault, la progression est de 2,5% depuis le début de l'année, les voitures frappées du Losange se comportant mieux que la marque à bas coût Dacia (respectivement +5% et -5,7%).
Après le groupe Volkswagen, qui détient 12,9% du marché français sur les trois quarts de l'année 2015, en hausse de 5,5%, arrive Ford (4,3% du marché, avec des immatriculations en hausse de 8,6%), tandis que Nissan, le partenaire de Renault, figure sur le podium des importateurs et dépasse les 4% du marché avec des ventes en hausse de 12,6%.
Les groupes "premium" allemands Mercedes et BMW enregistrent aussi de belles progressions sur neuf mois, avec respectivement +15% et +20,1%. Seul groupe en baisse, General Motors est à -4,2%, la progression d'Opel (+3,8%) ne compensant pas la disparition de la marque Chevrolet.
Côté motorisations, la part du diesel continue à baisser fortement: 55,7% en septembre et 58,2% sur neuf mois de 2015 selon le CCFA, alors qu'elle était de 64% sur l'année 2014 et encore de 77,3% en 2008. L'électrique, depuis le début de l'année, détient 0,8% du marché, et les hybrides 3,1%.
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