L'année 2015 sera une année charnière pour tous les Établissements Recevant du Public (ERP). En effet, ces derniers avaient jusqu'au dimanche 27 septembre pour se rendre accessible ou le cas échéant, déposer l'Agenda d'Accessibilité Programmée (Ad'AP), transmis à la mairie ou à la préfecture. Un agenda qui autorise les établissements à rendre accessible leur structure progressivement. Et c'est là que le bât blesse ! Le volet accessibilité du 11 février 2005 imposait la mise en accessibilité des ERP au 1er janvier 2015. "L'échéance arrivant a poussé le gouvernement à prendre l'ordonnance du 26 septembre 2014, autorisant les ERP à réaliser les travaux dans le temps", regrette Pierre Lautard, représentant du conseil de l'Association des Paralysés de France (APF) de Seine-Maritime.
Neuf ans maximum
Les établissements pourront obtenir des délais pour réaliser des travaux, jusqu'à neuf ans dans certains cas. Une situation qui irrite les associations telles que l'APF et à laquelle peu d'établissements échappent. À Rouen, la situation est typique. "Comme beaucoup, nous sommes en retard", concède Hélène Klein, adjointe de la ville de Rouen en charge du handicap, qui établit à environ 230 le nombre de bâtiments qu'il reste à rendre accessible. Marie-Annick Rioult, en fauteuil depuis quelques années, avoue qu'il y a "encore beaucoup d'obstacles à Rouen. Un petit effort a été fait, mais il y a encore à faire". La priorité de la ville, ce sont les écoles et les crèches. Viendront ensuite les bâtiments culturels et sportifs puis les églises. "Déjà, tous les bâtiments construits après 2005 prennent en compte le handicap moteur", assure Hélène Klein.
Une prise de conscience
Mais si le réflexe est de penser aux personnes atteintes de déficiences motrices, l'accessibilité concerne également les déficiences visuelles, auditives et mentales. "Pour les malvoyants, nous bénéficions d'une charte des couleurs", indique Hélène Klein. Ainsi, les bords d'escaliers sont contrastés en couleur et des bandes d'éveil de vigilance sont installées sur les paliers. Pour les handicaps mentaux, la ville a simplifié ses formulaires. Enfin, pour les déficiences auditives, l'élue reste prudente. "Nous sommes en phase test sur un certain nombre de matériels." Une prise de conscience serait-elle en train de s'opérer ? C'est en tout cas ce dont se félicitent les collectivités. "Même si l'on est en retard par rapport aux pays voisins, on constate que l'état d'esprit de la population s'est amélioré", confie Pierre Lautard. Un avis partagé par Pierre Bellanger, vice-président de la CCI en charge des services à la personne : "Certains commerces ont attendu le dernier moment mais il y a une véritable prise de conscience." Pour Hélène Klein, un important travail reste à faire : "Mon objectif, c'est de rendre les bureaux de vote accessibles à tous." Le tout devrait être prêt pour les élections régionales et prouvera qu'en matière d'accessibilité, l'avenir n'en sera que meilleur.
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