Le groupe européen Altice a annoncé jeudi le lancement d'une augmentation de capital de 10%, représentant environ 1,8 milliard d'euros, destinée au financement de l'acquisition du câblo-opérateur américain Cablevision.
L'opération, destinée aux investisseurs institutionnels, est lancée "immédiatement" et sa finalisation est prévue le 5 octobre, précise dans un communiqué le groupe, propriété de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi. Il prévoit de placer jusqu'à 70 millions d'actions de classe A et jusqu'à 24,8 millions d'actions de classe B, les titres étant cotés à la Bourse d'Amsterdam, détaille-t-il.
"Certains dirigeants d'Altice ont déjà fait part de leur intention de souscrire l'équivalent d'au moins 150 millions d'euros", précise le groupe.
Il a par ailleurs annoncé avoir réussi à lever 8,6 milliards de dollars de dette nouvelle dans le cadre du financement du rachat de Cablevision, pour un coût moyen de 7,6% et une maturité d'environ 8 ans.
Cette dernière se répartit entre 4,8 milliards de dollars d'émission garantie sous différentes formes et 3,8 milliards d'émission non garantie.
Annoncée jeudi dernier, cette émission de dette nouvelle a visiblement suscité des inquiétudes sur les marchés face aux difficultés qu'auraient pu rencontrer le groupe à réaliser cette nouvelle émission sans payer une prime plus élevée. Le titre d'Altice avait ainsi perdu lundi 5,44% à la Bourse d'Amsterdam avant de décrocher le lendemain de 9,36%.
Interrogée par l'AFP, une source proche d'Altice a assuré que la holding "n'a pas réduit son offre de dette mais plutôt rééquilibré la répartition entre les tranches garanties et non garanties".
Le groupe a par ailleurs rappelé qu'il restait "confiant quant à sa capacité à réaliser 900 millions d'euros d'économies sur les trois premières années chez Cablevision".
Patrick Drahi est régulièrement critiqué pour sa stratégie d'acquisitions financées massivement par le recours à l'endettement. Il est déjà propriétaire de Numericable-SFR, Libération, du groupe L'Express et de NextRadioTV (BFMTV, RMC).
Durant l'été, l'homme d'affaires avait modifié la structure capitalistique d'Altice afin de pouvoir mener ce genre de transactions, via des augmentations de capital ou des échanges d'actions, sans craindre de perdre le contrôle de son groupe.
Les actions de classe A représentaient, depuis cette réorganisation, les trois quarts du capital de la nouvelle holding de droit néerlandais créée pour l'occasion, Altice NV, une répartition qui ne sera pas modifiée par cette opération.
Ces actions, qui proposent un meilleur rendement, n'offrent en revanche qu'un seul droit de vote, à l'inverse des actions de classe B dont le rendement est plus faible mais qui permettent un contrôle plus important, avec 25 droits de votes par titre.
Altice avait indiqué, lors de l'annonce du rachat du groupe américain Cablevision à la mi-septembre, qu'elle serait financée par 14,5 milliards de dollars de dette existante et nouvelle, assumée par Cablevision, un reliquat de trésorerie disponible chez le câblo-opérateur et 3,3 milliards de dollars en numéraire de la part d'Altice.
L'émission de 8,6 milliards de dollars, auxquels s'ajoutent les 5,9 milliards de dollars de dette préexistante de Cablevision, permettent au groupe de finaliser le volet dette de l'offre de rachat.
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