Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mis en garde mercredi contre la tentation de "construire des murs" et "d'exploiter la peur" dans la crise migratoire en Europe.
"L'avenir n'appartient pas à ceux qui cherchent à construire des murs et exploiter la peur", a-t-il affirmé à l'ouverture d'une réunion sur ce thème à l'ONU, où le Premier ministre hongrois Viktor Orban devait défendre une ligne dure anti-migrants.
Face à "la plus grave crise de migration et de réfugiés depuis le Seconde guerre mondiale", Ban Ki-moon a appelé les représentants de quelque 70 pays à "progresser avec créativité, compassion et courage".
"Les conflits ne vont pas s'apaiser du jour au lendemain, davantage encore de gens vont fuir les crises et se déplacer à la recherche d'une vie meilleure, nous devons être mieux préparés", a-t-il affirmé.
Il a défini pour cela une série de principes parmi lesquels: "sauver des vies", ne pas refouler les réfugiés, "répartir équitablement l'effort" --l'Europe reste divisée sur ce point--, "éradiquer les réseaux de trafiquants et de passeurs sans merci".
La mort de Aylan Kurdi, enfant syrien de trois ans qui s'est noyé en tentant de traverser la Méditerranée pour gagner l'Europe, et dont la photo a fait le tour du monde, "doit nous inciter à aller de l'avant et à voir les bénéfices à long terme de l'intégration des réfugiés et des migrants", a-t-il ajouté.
Qualifiant la migration de "défi mondial", il a aussi demandé aux dirigeants mondiaux "d'anticiper les difficultés à venir, dont le sort de ceux qui seront forcés de fuir des régions progressivement dévastées par les changements climatiques".
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a de son côté mis en garde contre le risque d'une déstabilisation de l'Europe sous l'effet de la crise migratoire.
"L'Europe ne peut pas supporter ce fardeau toute seule, si la tendance actuelle ne change pas, l'Europe sera déstabilisée", a-t-il affirmé en appelant l'ONU à fixer des "quotas mondiaux" de migrants à accueillir dans chaque pays.
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