Le gouvernement a dévoilé mercredi son projet de budget de l'Etat en 2016, qui tient ses promesses en matière de déficit et de baisses d'impôts au prix de nouvelles économies, mais sans effet spectaculaire sur la dette.
"La surprise de ce PLF (projet de loi de finances), c'est qu'il n'y a pas de surprise. Nous mettons en oeuvre ce que nous avons avancé", a assuré lors d'une conférence de presse le ministre des Finances Michel Sapin.
Pour l'essentiel, les grandes promesses sont en effet confirmées dans ce texte qui doit être validé en conseil des ministres dans la journée, puis transmis au Parlement, qui doit l'amender et le voter à l'automne.
Le déficit public de la France devrait baisser de manière substantielle par rapport au Produit intérieur brut (PIB), passant de 3,8% en 2015 à 3,3% l'an prochain. L'objectif est de revenir à 2,7% en 2017, sous la barre fatidique des 3%, comme Paris l'a promis à la Commission européenne.
Par ailleurs, l'impôt sur le revenu baissera bien de 2 milliards d'euros, et les entreprises bénéficieront elles d'une réduction de prélèvements (impôts et cotisations) supplémentaire de neuf milliards d'euros l'an prochain.
Pour financer ces promesses, l'effort d'économies lui sera durci l'an prochain, à 16 milliards d'euros au total contre 14,5 milliards initialement prévus.
Et d'autres ajustements devraient être faits lors du débat parlementaire, ou dans un collectif budgétaire, adopté en fin de l'année, pour financer cette fois des aides aux agriculteurs, ou l'accueil des migrants.
- Pas d'inversion de la courbe de la dette -
Au final, les finances publiques de la France ressortent sans surprise, mais aussi sans éclat particulier: le taux de prélèvements obligatoires reflue légèrement, à 44,5% du PIB contre 44,6% en 2015; la dépense publique passe à 55,1% contre 55,8% en 2015; et la dette publique continue elle à grimper, à 96,5% du PIB contre 96,3% en 2015.
Pour en finir avec la ribambelle de chiffres: cette équation budgétaire repose sur une prévision de croissance de 1,5% l'an prochain après 1% cette année.
Bercy fait le pari d'un environnement extérieur, le fameux "alignement des planètes", restant très favorable: un prix du pétrole qui continuerait à baisser, à 55 dollars le baril de brent en moyenne en 2016; un euro qui reculerait encore face au dollar, à 1,10 dollar pour un euro en 2016 en moyenne; et des taux d'intérêt restant faibles, ce qui permettrait de contenir la lourde charge de la dette, à 44,5 milliards d'euros l'an prochain contre 44,3 milliards l'an prochain.
- Economies sur le logement, l'aide internationale, l'écologie -
Plus concrètement, l'effort d'économies l'an prochain passera en particulier par la politique du logement, avec un tour de vis de 225 millions d'euros sur les aides pérsonnalisées au logement (APL) devant financer des aides à la pierre et des dépenses pour l'accueil de réfugiés.
Le budget sera aussi tenu au prix d'une baisse de crédits sur un grand nombre de missions, y compris la mission "Aide publique au développement" et la mission "Ecologie, développement et mobilité durables", et ce alors que le président François Hollande vient pourtant d'annoncer aux Nations Unies des augmentations des financements de la France en la matière.
"Nous faisons des économies, puisque que nous avons des budgets prioritaires. L'éducation, l'emploi, la sécurité et la culture, ce sont les budgets prioritaires", s'est défendu le Premier ministre Manuel Valls mercredi matin sur France Inter.
Autre point sensible de ce projet de budget, le dernier en année pleine du quinquennat de François Hollande: la baisse de 3,5 milliards d'euros de la dotation globale de fonctionnement des collectivités locales.
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