Trois jihadistes français, dont une femme, sont dans le viseur des Etats-Unis pour avoir rejoint les rangs du groupe Etat islamique (EI) au moment où la communauté internationale cherche à freiner l'avancée de ces jihadistes en Irak et en Syrie.
Les Etats-Unis ont ajouté mardi ces trois noms à leur liste noire de "combattants terroristes étrangers" aux côtés de ressortissants originaires de Russie, Grande-Bretagne ou du Tadjikistan. Au total, ces nouvelles sanctions du Département d'Etat et du Trésor ont frappé 35 organisations et individus.
Parmi eux figure Maxime Hauchard, un converti à l'islam qui a été identifié fin 2014 comme l'un des bourreaux du groupe EI et qui a été filmé à visage découvert alors qu'il participait à une exécution de prisonniers syriens.
Ce jeune homme originaire d'un petit village normand aurait également exhibé la tête décapitée d'un otage américain, affirme le Département d'Etat dans son communiqué.
Les autorités américaines ont également sanctionné la Française Emilie Konig, qui se serait rendue en 2012 en Syrie pour combattre aux côtés de l'EI. Elle aurait alors "ordonné à des individus d'attaquer des institutions gouvernementales françaises", indique le communiqué, sans donner plus de précisions.
Selon Washington, une vidéo postée en mai 2013 la montrerait s'exercer à l'usage des armes en Syrie.
Troisième français de la liste, Peter Cherif est le combattant le plus ancien. Arrêté une première fois en Irak en 2004 alors qu'il combattait dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak, il s'est ensuite évadé d'une prison irakienne en mars 2007 avant de rejoindre la Syrie, selon le Département d'Etat.
Extradé par la suite en France, il y a été incarcéré pendant 18 mois avant de fuir le pays pour se rendre au Yémen alors qu'il était en attente de son procès, selon le Département d'Etat.
- Pas 'limité' à la France -
Le problème des combattants étrangers "ne se limite pas à la France", a précisé un responsable de l'administration américaine.
"Il y a des combattants étrangers qui viennent de partout dans le monde, d'Afrique, d'Asie, d'Europe et des Etats-Unis, c'est un problème qui se pose à la communauté internationale", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.
De fait, les sanctions américaines annoncées mardi englobent plusieurs pays et organisations, soulignant la grande diversité des recrues de l'EI qui a pris le contrôle de pans entiers de territoires en Irak et en Syrie.
Cette diversité "souligne l'ampleur du défi posé par les combattants terroristes étrangers à la communauté internationale", selon le Département d'Etat.
Afin de tenter d'assécher le financement de l'EI, les autorités américaines ont également ajouté à leur liste noire des individus soupçonnés d'apporter un soutien à l'organisation en fournissant des armes et des fonds.
"Nous continuerons à freiner la capacité de l'EI de récolter, déplacer et utiliser des fonds", a affirmé Adam Szubin, sous-secrétaire au Trésor en charge de la lutte contre le terrorisme.
Aux termes des sanctions, les personnes et organisations visées voient ainsi leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés et ne peuvent pas entrer en affaires avec des structures et ressortissants américains.
L'objectif est "d'essayer d'isoler financièrement l'EI dans le territoire sous contrôle et s'assurer que ses ressources financières ne se transforment pas en force de frappe financière", a ajouté le responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
La tâche s'annonce toutefois colossale. Selon cet officiel, l'EI jouit ainsi d'une "force financière sans précédent" et a accès à des "centaines de millions de dollars" de ressources.
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