Le procès d'Augusto de Fontenelle, peintre argentin septuagénaire accusé de viols sur une élève mineure à qui il promettait les Beaux-Arts, s'est ouvert à huis clos à la demande de la victime, mardi à Créteil.
"Ma cliente est très troublée, émotive et était mineure au moment des faits. Son intimité n'appartient qu'à elle seule, je demande le huis clos", a déclaré à l'ouverture des débats Me Sophie Thonon-Wesfreid, avocate de Julie, 19 ans. Cela lui a été accordé par le président.
Bras en écharpe, diction douloureuse et ouïe défaillante, l'accusé, 74 ans, longue barbe blanche et crâne dégarni, est apparu très affaibli dans son box.
L'artiste est jugé jusqu'à jeudi devant la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir abusé de son élève Julie, 16 ans à l'époque, à qui il avait fait miroiter un appartement, une Rolls-Royce et une rencontre avec Karl Lagerfeld.
L'homme est connu de la justice: en 2003, la cour d'assises du Val-d'Oise l'a condamné à 18 ans de réclusion pour les viols de quatre mineures dont ses deux filles.
Quand, à l'été 2011, elle recommande sa fille à Augusto, alors en liberté conditionnelle, la mère de Julie n'ignore rien de son passé judiciaire. Elle a fait sa connaissance en prison, via son épouse qu'elle accompagnait lors des parloirs.
Il lui explique qu'il a été victime d'une erreur judiciaire. Elle le croit et, l'été suivant, lui délègue par écrit et sous sa dictée son autorité parentale. L'adolescente emménage chez Augusto: le piège se referme.
D'abord des mains sur sa poitrine, puis des fellations, des cunnilingus et des pénétrations: les exigences sexuelles du vieillard en échange de ses promesses montent rapidement d'un cran.
L'épouse d'Augusto savait, accuse Julie. L'intéressée conteste mais reconnaît savoir le penchant de son mari pour les jeunes filles. Elle n'a pas été inquiétée par la justice.
Fragilisée par une vie de famille chaotique et une scolarité abandonnée, la jeune ado, décrite comme "naïve et immature" par des experts, pleure, mais cède, sous l'emprise de son prétendu mentor, qui la menace de la renvoyer si elle refuse de le satisfaire.
Lui reconnaît la réalité des faits mais nie les viols et assure que son élève était consentante, estimant que les accusations sont "sorties de la vérité absolue".
Mythomane manipulateur, il se présente tour à tour comme professeur des Beaux-Arts à l'université de Cordoba, mais aussi ancien chef de la garde personnelle du président argentin Juan Peron ou encore membre des services secrets.
Le verdict est attendu jeudi.
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