La presse estime lundi que les premières frappes aériennes françaises en Syrie contre le groupe Etat islamique servent à "replacer" la France "dans la bataille" diplomatique, au moment où la Russie prend de plus en plus d'importance.
Si, "sur le front militaire, il est trop tôt pour mesurer la portée réelle des frappes françaises, sur le front diplomatique, la France tente de se repositionner comme un acteur majeur de la résolution du conflit", observe Benoît Gaudibert, de l'Est républicain.
C'est "une manière pour François Hollande de peser sur la scène diplomatique, alors qu?Obama et Poutine doivent se rencontrer en marge de l?assemblée générale de l?ONU", écrit en Une Le Parisien.
D'une manière plus imagée, pour Mickaël Tassart, du Courrier Picard, "la France montre les crocs alors que son président se trouve à New York, à l?ONU" et en s'attaquant "à la cause du problème, a changé de catégorie hier".
Ces premières frappes "sont une manière éclatante d'entrer dans une partie qui est en train de se réorganiser et dont le contrôle ne peut être laissé à la Russie", se félicite Pierre Frehel, du Républicain lorrain.
Le raid français ne relève pas seulement d?un objectif militaire mais "répond également à une nécessité diplomatique", assure dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, Didier Rose pour qui "il s?agit de replacer la France dans les débats sur une sortie de crise en Syrie face à Poutine qui avance ses pions".
- "Discuter d'égal à égal" -
En arrivant au sommet de l?Onu avec "sur les tables" ses frappes aériennes, ce sera "tout bénéfice pour François Hollande qui pourra discuter d?égal à égal avec Vladimir Poutine. La France s?est replacée dans la bataille", constate également Yann Marec, du Midi Libre.
"Personne n?est dupe. Il s?agit pour Hollande de se rappeler au bon souvenir de ses homologues états-unien, russe, iranien, voire européens", écrit de son côté l'Humanité.
Philippe Gélie, dans Le Figaro, se demande si ce n'est pas la "crainte d?être mis hors jeu" qui a décidé "François Hollande à agir ?". L'éditorialiste du journal conservateur reconnaît que "la manoeuvre a peut-être un intérêt diplomatique".
C'est une frappe "plus diplomatique que militaire" assure Jean-Michel Helvig, de La République des Pyrénées. Et d'expliquer : "l'objectif était d'abord de ne pas laisser vacante la place de la France dans la nouvelle coalition antidjihadiste en train de se former au plan international".
L'annonce des frappes est intervenue dimanche à la veille de l'ouverture officielle de l'Assemblée générale de l'ONU, où Vladimir Poutine, qui a repris la main sur le dossier, doit défendre lundi son allié syrien et dévoiler un projet de nouvelle coalition élargie de lutte contre le groupe Etat islamique.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.