Le pape François a quitté dimanche les Etats-Unis après avoir célébré une messe géante à Philadelphie, point d'orgue d'une visite de six jours pendant laquelle il a imposé son message sur des thèmes controversés tels que l'immigration, l'écologie ou la famille.
"Je n'ai jamais vu autant d'enthousiasme, on est tous unis", s'est exclamé Manuel Portillo, 54 ans, originaire du Guatemala, qui vit à Philadelphie depuis 22 ans et a apprécié les propos "fantastiques" du pape sur l'immigration.
Il s'agissait du premier déplacement de Jorge Bergoglio, 78 ans, dans ce pays, qui l'a emmené à Washington, puis New York et Philadelphie, où il a clôturé la 8e rencontre mondiale des familles catholiques. Le prochain rendez-vous a été fixé dans trois ans à Dublin.
Devant plus d'1 million de personnes, selon le Vatican, il a célébré une dernière messe géante après avoir rencontré dans la matinée des victimes de pédophiles et des détenus.
A cette messe, le souverain pontife a repris avec force deux thèmes déjà présents dans ses discours au Congrès et aux Nations unies: la défense de la famille qu'il a encouragé à fonder et la protection de l'environnement.
"On ne peut plus tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de sauvegarde de notre maison inclut l'effort de réunir la famille humaine tout entière dans la recherche d'un développement intégral et durable", a-t-il dit, revenant sur le réchauffement climatique et la pollution, à deux mois de la conférence COP-21 de Paris.
Arrivé en papamobile sous les vivats et les cris des personnes massées le long de la grande artère de la ville, le pape François a embrassé des enfants et béni des rubans de prières de sans-logis.
- Victimes -
Dimanche matin, le pape avait rencontré cinq victimes de pédophiles. "Dieu pleure" quand des enfants subissent des abus sexuels, a déclaré François, promettant que les responsables "répondront de leurs actes".
Il a reçu pendant une demi-heure trois femmes et deux hommes, victimes d'actes pédophiles commis non seulement par des prêtres mais aussi par des éducateurs ou des membres de leurs familles.
Au Vatican, il avait déjà pris des mesures en juin, limogeant deux évêques américains qui avaient fermé les yeux sur ces forfaits et en créant une instance judiciaire chargée de juger les évêques ayant couvert des crimes pédophiles.
Il s'est ensuite rendu dans la maison d'arrêt de Curran-Fromhold, pour y rencontrer une centaine de détenus. Il y a dénoncé des systèmes carcéraux qui ne cherchent pas à "soigner les blessures" et à procurer de "nouvelles possibilités".
Dans un pays au système carcéral critiqué pour ses abus, le pape avait appelé jeudi les élus du Congrès à abolir la peine capitale.
- Foules -
Tout au long de son voyage, les foules ont été aux rendez-vous le long des avenues, curieuses et séduites par ce pape qui, aux pays des grosses voitures, a voyagé en Fiat 500 ou en papamobile ouverte et s'arrêtait pour rencontrer, embrasser ou écouter.
D'un foyer de sans-logis à une école pour enfants d'immigrés, François a privilégié les rencontres directes avec les défavorisés, moments où il a semblé être le plus à l'aise.
Le dixième voyage du pape argentin à l'étranger avait commencé à Cuba, où il avait appelé à l'ouverture et à la réconciliation entre Cubains, en ménageant le régime castriste.
Facilitateur du dialogue entre La Havane et les Etats-Unis, François a été accueilli par le président Barack Obama et reçu en grande pompe à la Maison Blanche.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.