Des propos de l'eurodéputée Nadine Morano (Les Républicains), qui a parlé samedi soir de "la France, un pays de race blanche", ont suscité une polémique et des critiques à gauche, qui se poursuivaient dimanche.
Sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" de France 2, cette ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a déclaré que, "pour qu'il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c'est-à-dire sa majorité culturelle". "Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères", a-t-elle ajouté.
"J'ai envie que la France reste la France et je n'ai pas envie que la France devienne musulmane", a-t-elle poursuivi.
Alors qu'on lui demandait comment elle considérait les Antillais n'ayant pas la peau blanche, Mme Morano a répondu: "Ils ne sont pas Blancs, mais ça n'empêche pas qu'ils sont français puisqu'ils appartiennent aux territoires d'outre-mer."
"La France est un pays à majorité de race blanche, judéo-chrétien et qui, dans son ouverture universelle, c'est sa grandeur () a accueilli des personnes venant d'autres pays", a-t-elle encore dit.
Face à des réactions choquées sur le plateau de l'émission, Mme Morano a rétorqué que le mot race était "dans le dictionnaire", mais a récusé tout encouragement au racisme.
Ses déclarations ont déclenché un torrent de critiques.
"Propos honteux et scandaleux de sur la France, pays de race blanche réaction des ? ", a ainsi tweeté samedi soir Yann Galut, député PS.
Ian Brossat, adjoint PCF à la ville de Paris, a riposté sur le réseau social: "Morano: +la France doit rester la France+ Et une raciste reste une raciste, apparemment".
"C'est du racisme. La France est d'abord républicaine et la République ne distingue pas entre les races, ni entre des couleurs de peau", a déclaré dimanche le secrétaire national du PS, Julien Dray, sur l'antenne de Radio J. Le vice-président de la région Ile-de-France a pointé "une défaite idéologique: on peut dire cela sur un plateau de télévision".
Le député PS Alexis Bachelay s'en est pris plus directement à l'animateur de l'émission. "Cher , je ne paye pas ma redevance pour que des nullités comme puissent tenir des propos racistes ds ", a-t-il tweeté.
A droite, l'ancienne ministre et actuelle chef de file de la droite et du centre pour les régionales en Ile-de-France Valérie Pécresse a marqué sa différence avec Mme Morano dimanche sur iTELE: "C'est un non sens pour moi de parler de race"..
"La France, ce sont des Français qui ont envie de vivre ensemble, qui viennent de partout dans le monde et se retrouvent dans un récit et des valeurs communes", a dit la députée LR des Yvelines.
L'ancien Premier ministre François Fillon (LR) a de son côté affirmé qu'"à l'évidence" il ne reprendrait pas à son compte l'expression de Mme Morano, tout en lui reconnaissant le mérite d'"être allée sur le terrain", puisqu'elle "revenait des camps de réfugiés en Irak".
Le Conseil représentatif des Français d'outre-mer (CREFOM) a de son côté dénoncé un "dérapage qui confond nation, pays et race et qu'il condamne avec la plus grande fermeté". "Les propos de Mme Morano constituent une offense à la France, à son Histoire et à son identité", affirme son président Patrick Karam dans un communiqué.
A l'inverse, la présidente du FN a défendu dimanche Mme Morano. "Elle citait des propos du général de Gaulle, n'allons pas chercher des polémiques là où il n'y en a pas", a déclaré Marine Le Pen, lors du "Grand Jury" Le Figaro/RTL/LCI.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.