Le pape François achève dimanche un voyage de six jours aux Etats-Unis, qui a conquis les Américains de Washington à Philadelphie en passant par New York, sans éviter les sujets qui fâchent, de la répartition des richesses à l'immigration ou encore l'écologie.
Jorge Bergoglio, 78 ans, devait présider sur l'artère centrale de Philadelphie une messe géante en présence d'un million et demi de personnes, à la clôture de la huitième rencontre des familles catholiques. Des Américains étaient présents mais aussi beaucoup de groupes d'autres pays, dont le Mexique.
Auparavant, il devait rencontrer les évêques et se rendre dans la prison de Curran-Fromhold pour y parler avec une centaine de détenus. Les visites aux prisons font souvent partie des voyages du pape argentin.
Une rencontre avec un groupe de victimes de prêtres pédophiles n'était pas exclue dans ce programme chargé. Philadelphie a été une des villes où le scandale a été le plus ravageur dans les années 80.
Si une visite n'avait pas lieu, les associations de victimes exprimeraient leur vif mécontentement. Le pape a évoqué le scandale à plusieurs reprises durant le voyage, mais de manière jugée trop discrète. Benoît XVI avait rencontré des victimes à Boston en 2008.
Le dixième voyage du pape argentin à l'étranger avait commencé à Cuba, où il avait appelé à l'ouverture et à la réconciliation entre Cubains, en ménageant le régime castriste.
Facilitateur du dialogue entre La Havane et les Etats-Unis, François a été accueilli personnellement par le président Barack Obama à la base aérienne d'Andrews et le lendemain à la Maison Blanche.
Tout au long du voyage, les foules ont été aux rendez-vous le long des avenues, curieuses et séduites par ce pape qui, aux pays des grosses voitures, voyageait dans sa petite Fiat 500 ou une papamobile ouverte et s'arrêtait pour rencontrer, embrasser, écouter et plaisanter avec les gens.
D'un foyer de sans-logis à une école pour enfants d'immigrés, François a privilégié les rencontres directes avec les défavorisés, moments où il semblait être le plus à l'aise.
- 'Fils d'une famille d'immigrés' -
L'accent a tout de suite été mis sur un sujet qui divise les Américains dans la campagne électorale: l'immigration.
Le pape qui s'est défini dès son arrivée à Washington comme "le fils d'une famille d'immigrés" (italiens en Argentine), n'a cessé d'appeler les Américains à se souvenir de leurs ancêtres immigrés et d'accueillir ceux qui viennent du Mexique ou d'ailleurs partager "le rêve américain".
Se référant à Abraham Lincoln et Martin Luther King, le pape a appelé les Américains à s'inspirer de leurs exemples et à retrouver les valeurs fondatrices de la nation américaine, particulièrement à Philadelphie, où est née la Constitution américaine: courage, brassage des cultures, liberté religieuse. Il leur a demandé de poursuivre les grandes luttes pour les droits fondamentaux, économiques, sociaux et spirituels.
Dans un discours historique devant le Congrès --une première pour un pape-- il a demandé aux élus américains d'assumer leurs responsabilités pour assurer une système économique plus équitable et corriger le réchauffement climatique, en acceptant des engagements contraignants.
Il a fustigé les pouvoirs de la finance, la technologie aveugle, en demandant aux politiques de ne pas se soumettre à leurs diktats.
Il a aussi demandé aux sénateurs et aux représentants d'établir les responsabilités dans le commerce des armes qui alimentent les guerres. Et il a appelé les Etats-Unis à abolir la peine de mort.
Toutes ces prises de position n'ont pas plu aux plus conservateurs du camp républicain. Mais les critiques ont été globalement modérées.
François a aussi défendu la famille traditionnelle et demandé aux sociétés de permettre aux jeunes couples de fonder des familles et d'avoir des enfants: un discours au ton très social et peu moralisateur.
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