Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en Catalogne pour un scrutin régional crucial, les électeurs devant se prononcer sur le projet des indépendantistes, décidés à se séparer de l'Espagne en 2017 au plus tard.
La principale liste indépendantiste, "Junts pel si" (Ensemble pour le oui), dont la figure de proue est le président catalan sortant Artur Mas, veut lancer le processus de sécession si elle obtient, avec l'autre liste indépendantiste de la CUP (extrême gauche), la majorité absolue au Parlement régional.
Les quelque 2.700 bureaux de vote seront ouverts jusqu'à 20h00 (18h00 GMT) et des premières estimations de participation seront disponibles à partir de 14h00 (12h00 GMT).
Selon les sondages, les deux listes indépendantistes pourraient obtenir la majorité de sièges (68 sièges sur 135).
Les partisans du "non" à l'indépendance, dont les listes se présentent en ordre dispersé, seront très attentifs au taux de participation car il pourrait indiquer une mobilisation de leur camp, celui des indépendantistes étant déjà extrêmement mobilisé.
Le président du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, n'a eu de cesse durant la campagne d'appeler les électeurs du "non" - "la majorité silencieuse" - à voter pour faire barrage aux indépendantistes. "Qu'ils ne décident pas à votre place", a-t-il encore clamé vendredi soir à Barcelone.
Il a reçu le soutien de Barack Obama aux Etats-Unis, et en Europe de l'Allemande Angela Merkel et du Britannique David Cameron, face aux risques de déstabilisation posés par le projet indépendantiste pour la quatrième économie de la zone euro.
Sur le papier, il ne s'agit que d'un scrutin visant à renouveler le parlement et l'exécutif régional, dirigé depuis 2010 par Artur Mas (centre droit).
Mais dimanche, dans une Barcelone aux balcons parsemés de drapeaux des deux camps - bandes horizontales rouge et jaune assorties d'un triangle latéral bleu pour les indépendantistes - les kiosques vendaient des journaux aux titres évocateurs: "L'avenir de la Catalogne en jeu", annonçait le journal catalan La Vanguardia, tandis qu'El Periodico estimait que la région était "à la croisée des chemins".
"Seny", affichait le conservateur ABC, utilisant un terme résumant l'esprit de bon sens des Catalans. Le journal El Pais (gauche) estimait qu'il s'agit d'"élections régionales historiques".
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