Le président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter et Michel Platini, jusqu'ici favori pour lui succéder, pourraient être l'objet d'une enquête de la commission d'éthique de la Fifa et risqueraient une suspension, rapporte dimanche un journal suisse.
Le porte-parole de la commission d'éthique, Andreas Bantel, a déclaré à l'hebdomadaire dominical Schweiz am Sonntag que la commission ne commentait pas les cas individuels, mais il a laissé entendre que des enquêtes pourraient avoir été ouvertes sur les deux hommes par la commission.
"S'il y a un soupçon initial, la chambre d'investigation (de la commission, ndlr) lance une procédure formelle", a indiqué M. Bantel, soulignant que les règlements en la matière s'appliquent à toute personnalité du monde du football "quels que soient son nom ou sa position".
La publication de l'information du Schweiz am Sonntag intervient alors que le scandale de corruption qui a éclaté fin mai dans le monde du football a atteint vendredi le sommet de la Fifa lorsque le ministère public suisse a annoncé que M. Blatter, 79 ans, était visé par une procédure pénale suisse en qualité de prévenu, soupçonné de "gestion déloyale" et d'"abus de confiance".
Le ministère public suisse a aussi indiqué que Michel Platini, président de l'UEFA et pressenti pour succéder à "Sepp" Blatter à la tête de la Fifa, avait été entendu en qualité de témoin sur un versement suspect de deux millions de francs suisses qui aurait été effectué par Blatter en 2011 au bénéfice de Platini.
Michel Platini s'est défendu dans un communiqué publié vendredi soir en assurant que ce versement avait été effectué en rétribution d'"un travail accompli contractuellement pour la Fifa".
Réélu en juin pour un cinquième mandat à la tête de la Fifa, M. Blatter a annoncé peu après qu'il démissionnait et comptait gérer les affaires courantes jusqu'à février 2016 et l'élection de son successeur.
Malgré les derniers développements, il est peu probable que M. Blatter avance son départ, selon son ancien conseiller en relations publiques Klaus Stoehlker, cité par Schweiz am Sonntag.
"Il n'est pas question d'un retrait prématuré Le président reste président", a déclaré M. Stoehlker au journal. Les allégations contre M. Blatter sont "sans fondement", a-t-il ajouté.
Si Platini devait être suspendu par la commission d'éthique, l'organisation du football mondial se trouverait sans candidat approprié pour succéder à Blatter, a estimé M. Stoehlker.
Le bras droit de M. Blatter, le Français Jérôme Valcke, a été relevé de ses fonctions le 17 septembre, accusé d'implication dans une affaire de revente de billets au marché noir.
En cas de suspension de Michel Platini, M. Blatter pourrait donc être contraint "de rester en poste au-delà du 26 février, pour que la Fifa puisse continuer à fonctionner", a déclaré M. Stoehlker à Schweiz am Sonntag.
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