Le pape François a défendu samedi la liberté religieuse à Philadelphie, berceau des valeurs fondatrices de l'Amérique, et lancé dans une ambiance électrique un plaidoyer pour la famille, lieu d'espérance malgré les "assiettes qui volent", à la veille de son départ des Etats-Unis.
Une mitre sur la tête et perché sur les épaules de son père, un petit garçon agite ses bras au rythme de la musique. Il est venu au concert géant organisé samedi soir pour le "festival des familles", en présence du pape et avec en vedette la reine de la soul Aretha Franklin.
Le chef de l'Eglise catholique, accueilli en grande pompe depuis mardi aux Etats-Unis est venu clore à Philadelphie la 8e rencontre mondiale des familles: 1,5 million de personnes sont attendues dimanche pour la messe finale.
Après le récital de la chanteuse, fille d'un pasteur baptiste, et des témoignages de familles éprouvées venues du monde entier, François a fait un plaidoyer passionné pour la famille, "une usine d'espérance" et "la réalité la plus belle que Dieu a créée". Parfois "les assiettes volent", mais Dieu "n'abandonne pas" les couples qui se disputent, a-t-il relevé avec humour.
Dans un texte qu'il n'a pas lu mais qui a été validé par le Vatican, il a demandé aux gouvernements de garantir des lois qui protègent les familles socialement. "On ne peut pas, a-t-il écrit, qualifier de saine une société lorsqu'elle ne garantit pas une réelle place à la vie de famille".
Le pape est très attendu sur le mariage et la famille au synode (assemblée) des évêques qui s'ouvre dans huit jours sur ces sujets au Vatican.
Alors que certains évêques américains s'inquiètent des ouvertures possibles sur le divorce ou encore l'homosexualité, le pape a affirmé à Washington que la famille était "menacée de l'extérieur et de l'intérieur". Il a aussi défendu devant l'ONU "une loi morale inscrite dans la nature humaine, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme".
- 'Grandes luttes' -
A l'Independance Hall de Philadelphie, où a été proclamée la déclaration d'indépendance américaine en 1776, le pape a exalté les idéaux de liberté du pays, particulièrement la liberté religieuse.
"La Déclaration d'Indépendance a affirmé que tous les hommes et toutes les femmes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables, et que les gouvernements existent pour défendre ces droits. Ces paroles vibrantes continuent de nous inspirer", a souligné le pape.
Il s'exprimait devant des milliers d'immigrants et a rencontré plusieurs de leurs familles. Les plus nombreux étaient les hispaniques, qui représentent 40% des catholiques américains.
Le sens élevé de la liberté a conduit aux "grandes luttes qui ont conduit à l'abolition de l'esclavage, l'extension du droit de vote, la croissance du mouvement des travailleurs, et l'effort progressif pour éliminer toute forme de racisme et de discrimination dirigés contre les vagues successives de nouveaux Américains", a salué François.
Il a aussi rendu hommage à la richesse de la diversité religieuse américaine.
Comme à Washington et à New York, les foules l'ont acclamé au passage de la papamobile dans Philadelphie, quadrillée par les forces de l'ordre. "Je sens juste beaucoup d'amour et de joie", a confié James Williams au coté d'un ami vendeur de souvenirs.
"Tout le monde est tellement gentil et patient", a souligné pour sa part Sandy Fuga, une religieuse à la retraite. "Si le monde entier était toujours comme ça, ce serait vraiment un endroit magnifique".
Dès la matinée, le pape avait célébré une première messe, un rythme soutenu pour l'homme de 78 ans qui a légèrement trébuché en montant dans l'avion au départ de New York. Il souffre en fait d'une hanche et est soumis à des séances de "physiothérapie régulières", a révélé le porte-parole du Saint-Siège.
A la cathédrale des Saints Pierre et Paul, le pape a recommandé de reconnaître un rôle accru aux laïcs et aux femmes dans l'Eglise. Il a salué "l'immense contribution que chaque femme, laïque et religieuse" apporte à la vie des paroisses ainsi qu'aux migrants ou aux pauvres.
Le rôle des femmes est une grande préoccupation de Jorge Bergoglio, hostile en revanche à leur ordination.
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