Les présidents Barack Obama et Xi Jinping ont affirmé vendredi leur volonté d'avancer dans la lutte contre le réchauffement climatique et sur la cybercriminalité mais les désaccords demeurent, sur les droits de l'homme comme sur les disputes territoriales en mer.
Pour cette première visite d'Etat du président chinois à la Maison Blanche, l'exécutif américain a sacrifié à la prestigieuse cérémonie d'accueil, mais lors de la conférence de presse commune, le ton était ferme et la tension palpable.
Le président américain, critiqué par ses adversaires républicains pour sa trop grande prudence vis-à-vis de Pékin, n'a pas mâché ses mots, dénonçant en termes particulièrement forts les atteintes aux libertés en Chine.
"J'ai exprimé de manière très franche notre conviction profonde qu'empêcher des journalistes, des avocats, des ONG et la société civile de travailler librement () était problématique" a-t-il déclaré, citant explicitement le dalaï lama, prix Nobel de la paix et chef spirituel tibétain en exil, qui est la bête noire de Pékin.
Même tonalité sur la situation en mer de Chine méridionale, théâtre de tensions entre voisins asiatiques. M. Obama a exprimé ses inquiétudes concernant les opérations de remblaiement et "la militarisation de zones disputées qui rend plus difficile un règlement pacifique des désaccords".
Son homologue chinois a de son côté réaffirmé le droit de Pékin à maintenir sa "souveraineté territoriale" sur des îles "qui sont des territoires chinois depuis des temps immémoriaux".
Seule légère avancée sur les sujets qui fâchent: les deux dirigeants ont évoqué un accord pour qu'aucun des deux gouvernements ne mène ou ne soutienne, "en connaissance de cause", le vol informatique de propriétés intellectuelles, notamment des secrets commerciaux.
- Tim Cook et Mark Zuckerberg -
Véritable éclaircie dans un ensemble plutôt sombre: les deux dirigeants ont fait de nouvelles annonces sur le climat.
A l'approche de la conférence de Paris qui vise à conclure un accord mondial pour enrayer la hausse des températures, la démarche des deux géants économiques, qui sont aussi les deux plus grands pollueurs de la planète, pourrait donner une impulsion cruciale aux négociations.
Selon une déclaration commune diffusée par la Maison Blanche, la Chine s'est engagée à mettre en place en 2017 un marché national de quotas de CO2.
Dans un tel marché, qui existe notamment en Europe, chaque entreprise industrielle dispose d'un "quota d'émissions". Celles qui optent pour des technologies vertes n'utiliseront pas tous leurs quotas et pourront les revendre. A l'inverse, les entreprises les plus polluantes seront pénalisées car elles devront acheter des quotas supplémentaires.
Pékin s'est aussi engagé à débloquer 3,1 milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué des annonces qui "renforcent les chances d'un accord mondial significatif" à Paris où les représentants 195 pays doivent se retrouver en décembre.
Durant deux jours à Seattle (nord-ouest), le président chinois avait vanté les liens commerciaux entre les deux pays et souligné sa volonté d'ouvrir "toujours plus" la Chine au monde.
Evoquant le sérieux ralentissement de l'économie chinoise, il a assuré vendredi que la deuxième économie mondiale n'était pas en danger.
"Je suis confiant pour l'avenir: la Chine va sûrement, pour tout le monde, pour chacun d'entre nous, apporter une croissance saine qui consolidera la confiance", a-t-il affirmé.
Loin des séances de travail sur la cybersécurité ou la dévaluation du yuan, Michelle Obama et la première dame chinoise Peng Liyuan, se sont rendues au zoo de Washington où elles ont dévoilé le nom du bébé panda géant né fin août: il s'appelle Bei Bei, ce qui signifie "précieux, trésor".
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