Dans une journée forte en symboles, le pape François a appelé vendredi les dirigeants du monde, au siège de l'ONU, à s'attaquer aux causes de l'exclusion et de la pollution, avant d'aller se recueillir au mémorial du 11-Septembre et plaider pour la tolérance.
Au deuxième jour de sa visite à New York, le pape, accueilli par des foules enthousiastes, avait un agenda particulièrement chargé: discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, célébration oecuménique au musée du 11-Septembre, visite d'une école catholique de Harlem, avant un bain de foule à Central Park et une messe en soirée dans l'immense salle de Madison Square Garden, devant quelque 20.000 personnes.
Devant les dirigeants du monde, le pape de 78 ans a poussé avec solennité les thèmes qui lui sont chers. Il a dénoncé une "crise écologique qui peut mettre en péril l'existence même de l'humanité", appelé à un système économique plus juste, demandé aux chefs d'Etat d'assurer à leur peuple un "minimum absolu () logement, travail et terre", ainsi que sur "le plan spirituel, la liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l'éducation, notamment des filles, et les autres droits civiques".
Il a aussi rappelé "la différence naturelle entre l'homme et la femme". Dénonçant une "colonisation idéologique" dans les pays du Sud, il semblait faire allusion implicitement à la contraception, mais aussi aux genres et au mariage gay, qui a beaucoup de défenseurs dans la ville de New York où séjourne le pape jusqu'à ce soir.
Après son long discours, salué par des applaudissements debout, le leader spirituel de 1,2 milliard de catholiques, s'est rendu dans le sud de Manhattan, se recueillant en silence devant l'un des bassins du mémorial du 11-Septembre, avant une cérémonie oecuménique au coeur du musée souterrain, là même où se trouvaient les tours du World Trade Center dont la destruction a tué quelque 2.700 personnes en 2001.
Dans cette étape la plus poignante de son voyage à New York, le pape a plaidé pour la réconciliation, mais aussi pour le respect des différences, lors d'une cérémonie réunissant des représentants de confessions juive, musulmane, sikh, orthodoxe, hindou "Votre présence ici, leur a-t-il dit, est un signe puissant de nos volontés de partager et de réaffirmer le désir d'être des forces de réconciliation".
- "Continuer à rêver" -
"Au coeur de cette douleur déchirante, nous pouvons toucher aussi du doigt la capacité de bonté héroïque de l'être humain, la force cachée à laquelle nous devons sans cesse faire appel. Mains tendues, vies offertes. Dans une métropole qui peut sembler anonyme, lieu de grandes solitudes, vous avez été capables de montrer solidarité, aide réciproque, sacrifice personnel", a-t-il souligné.
Il est ensuite reparti pour Harlem, où il a discuté librement avec les élèves d'une école primaire catholique, dans un quartier noir et hispanique de la ville.
Dans l'école "Our Lady, queen of angels", le pape, très l'aise et prenant le temps d'écouter les enfants un par un, a cité comme au Congrès la veille le pasteur noir Martin Luther King: "Il a dit un jour: j'ai fait un rêve. Son rêve était que beaucoup d'enfants aient les mêmes chances".
"Aujourd'hui nous voulons continuer à rêver, ne pas perdre l'espoir d'un monde meilleur avec de meilleures opportunités", a-t-il suggéré.
"C'est le diable qui sème la tristesse car il ne veut pas nous voir heureux", a-t-il dit encore aux enfants qui l'acclamaient, le photographiaient et se jetaient dans ses bras.
A New York, coeur de la finance et terre d'adoption de millions d'immigrants, François n'était jamais venu. Il a été accueilli jeudi soir en star, salué par des milliers de personnes alors qu'il remontait la Ve avenue en papamobile découverte, pour la deuxième étape de son voyage aux Etats-Unis après Washington.
Il devait aller à nouveau à la rencontre des New Yorkais vendredi soir en traversant en papamobile Central Park, l'immense poumon vert de la Grosse Pomme.
La messe en soirée dans l'immense complexe multisports du Madison Square Garden devait clôturer la journée. Le pape se rend samedi à Philadelphie pour clôturer une rencontre mondiale des familles.
Jeudi, dans un discours historique au Congrès, il avait demandé aux élus d'assumer leurs responsabilités vis-à-vis du monde. Il avait aussi pris soin de faire l'éloge des idéaux de liberté et du "rêve américain".
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