L'équipe "bis" des All Blacks, appliquée de bout en bout, n'a, comme attendu, fait qu'une bouchée des Namibiens (58-14) jeudi au stade Olympique de Londres où le XV de France avait tardé la veille à se défaire des Roumains.
Saisissant contraste. Deux matches sont difficilement comparables mais, à 24 heures d'écart, sur la même pelouse, avec un délai de récupération identique depuis leur premier match (quatre jours), un XV de départ à peu près autant remanié et face à un adversaire de calibre comparable, les champions du monde en titre ont montré un autre visage que les Bleus, leur victime en finale il y a quatre ans et leur possible adversaire en quarts.
Les hommes de Philippe Saint-André avaient attendu 69 minutes mercredi pour inscrire l'essai du bonus offensif face aux "Chênes" (38-11) ? Ceux de Steve Hansen en ont mis 38 de moins face aux "Welwitschias" (une plante du désert namibien), aplatissant pour la quatrième fois dans l'en-but par Beauden Barrett (31). A ce moment-là, les Namibiens avaient manqué plus de plaquage (10) que les All Blacks en avaient réalisé (6)
Le XV de France restait sous la menace des Roumains à la mi-temps (17-6) ? Les All Blacks étaient eux déjà loin devant (34-6).
Et si le score final est finalement loin des records de l'histoire de la Coupe du monde -- 142-0 pour l'Australie face à la Namibie en 2003, 145-17 pour les All Blacks contre le Japon en 1995 -- les champions du monde se sont montrés implacables face à une équipe qui n'avait jamais remporté le moindre match dans la compétition (15 défaites).
- SBW régale encore -
Si on veut faire la fine bouche, on relèvera un léger fléchissement aux alentours de la 50e minute qui a notamment permis aux partenaires du cabossé Jacques Burger, ovationné à sa sortie, de marquer un essai par leur centre Johan Deysel (51) puis de résister vaillamment pendant le quart d'heure suivant.
Cet essai a d'ailleurs été bruyamment fêté, comme la première pénalité de l'ouvreur namibien Theuns Kotzé (13), par les quelque 50.000 spectateurs du stade Olympique, logiquement prompts à s'enthousiasmer au moindre gros plaquage, ballon récupéré ou entrée dans le camp black des Namibiens. Et qui ont copieusement siffler le carton jaune adressé au pilier Jaco Engels (57).
Mais sinon, les Néo-Zélandais, menés pour la première fois par Sam Cane, présenté comme le successeur de Richie McCaw -- entré sous les applaudissements alors qu'il avait été sifflé dimanche face à l'Argentine -- ont déroulé, se montrant dominants sur les points de rencontre, rapides dans les nettoyages et hyper précis dans leurs transmissions.
Ils ont été récompensés de neuf essais, dont deux pour chacun des ailiers, Nehe Milner-Skudder (10 et 40+1) et Julian Savea (47 et 76). Eux étaient déjà titulaires contre les Argentins (26-16) mais quelques "coiffeurs" néo-zélandais ont pu se montrer.
Des coiffeurs haut de gamme évidemment, tel le numéro 8 Victor Vito, auteur d'un essai (6) et décisif sur le premier de Milner-Skudder. Ou encore Barrett à l'ouverture et, surtout Sonny Bill Williams.
Déjà impressionnant lors de son entrée en jeu dimanche à Wembley, le sculptural centre a de nouveau régalé le public londonien de gestes de classe: une superbe chistera après contact offrant un essai à Malakai Fekitoa (21) puis une passe acrobatique au sol sur le deuxième de Milner-Skudder.
Il devrait encore s'en donner à c?ur joie face aux Tonga puis les Géorgiens lors des deux derniers matches de poules.
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