Près de 720 fidèles ont été tués et des centaines blessés dans une bousculade jeudi à Mina près de La Mecque, l'un des pires drames à frapper le grand pèlerinage dans le premier lieu saint de l'islam.
Depuis l'annonce le matin de cette tragédie, la plus meurtrière à endeuiller le hajj depuis 25 ans, le bilan des victimes de différentes nationalités n'a cessé de grimper faisant craindre un nombre de victimes encore plus lourd.
Selon un responsable du ministère de la Santé, la bousculade s'est produite lors du rituel de la lapidation de Satan qui consiste, pour les pèlerins, à jeter des cailloux vers trois stèles le représentant. Un choc entre une marée humaine quittant l'une des stèles et une foule venant en sens inverse a provoqué le drame.
Dans la première réaction officielle après le drame survenu au premier jour de l'Aïd al-Adha, le ministre de la Santé Khaled al-Faleh a attribué la bousculade au manque de discipline des pèlerins.
"Si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d'accident", a-t-il dit à la télévision El-Ekhbariya après s'être rendu à Mina. "De nombreux pèlerins se mettent en mouvement sans respecter les horaires" fixés par les responsables de la gestion des rites du hajj.
"C'est la raison principale de ce genre d'accident", a-t-il affirmé, tout en promettant une enquête "rapide et transparente".
Selon le dernier bilan fourni par la défense civile, 717 personnes ont péri et 863 ont été blessées dans la bousculade.
L'Iran, qui a eu 43 morts parmi ses pèlerins, a attribué la tragédie à des failles dans le dispositif de sécurité, un vice-ministre accusant Ryad "d'irresponsabilité".
- Corps inertes -
Des images vidéos publiées en ligne montrent de nombreux corps inertes jonchant le sol, recouverts ou non de draps blancs, ainsi que des affaires personnelles éparpillées, des chaussures et des parapluies, dont les pèlerins se servent pour se protéger du soleil.
Dans la pagaille, des hommes des services d'urgence et de sécurité tentent d'organiser l'évacuation des corps sur des civières, sous les yeux de pèlerins hagards. Selon ces images, le drame a eu lieu sur une voie bitumée passant entre les milliers de tentes blanches dressées chaque année à Mina pour accueillir les pèlerins.
Un pèlerin soudanais qui se trouvait à Mina au moment du drame a estimé qu?il s?agissait du hajj le moins bien organisé sur les quatre auxquels il a participé. "Les gens étaient déjà déshydratés et s?évanouissaient. Les pèlerins trébuchaient les uns sur les autres".
Les autorités ont fermé les accès du lieu de l'accident qui s'est produit à l'intersection de deux voies aménagées pour faciliter le mouvement des fidèles dans la vallée de Mina, située à quelques km de La Mecque.
Quatre hôpitaux ont été réquisitionnés, ainsi que 220 ambulances et des hélicoptères, dans le cadre des opérations de secours.
Pourtant l'Arabie saoudite a réalisé ces dernières années d'importants travaux d'infrastructure pour faciliter les mouvements des fidèles.
Cette année, elle a mobilisé 100.000 policiers pour le pèlerinage et, tout au long du hajj, le flot des pèlerins a été canalisé par les cordons des forces de sécurité et de volontaires distribuant eau et nourriture.
- Second accident en 13 jours -
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