Au moins 310 pèlerins musulmans ont été tués et des centaines blessés dans une bousculade jeudi à Mina, près de la Mecque, le second drame à frapper des fidèles en moins de deux semaines.
Le bilan n'a cessé de s'alourdir depuis l'annonce de cette nouvelle tragédie à frapper le grand pèlerinage annuel musulman.
Avant le début mardi du hajj, qui rassemble cette année environ deux millions de pèlerins selon des statistiques saoudiennes, la chute d'une énorme grue dans la Grande mosquée de La Mecque avait coûté la vie à 109 personnes le 11 septembre.
Alors qu'ils célébraient le premier jour de l'Aïd al-Adha, la grande fête du sacrifice, les pèlerins tous vêtus de blanc et venus du monde entier ont commencé en matinée le rituel de la lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, dans l'ouest de l'Arabie saoudite.
Ce rituel consiste à jeter sept pierres au premier jour de l'Aïd al-Adha sur une grande stèle représentant Satan, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois stèles (grande, moyenne, petite).
L'Arabie saoudite a mobilisé 100.000 policiers pour le pèlerinage et, tout au long du hajj, le flot des pèlerins, nombreux à s'abriter du soleil à l'aide de parapluies, a été canalisé par les cordons des forces de sécurité et de volontaires distribuant eau et nourriture.
- Précédent drame à Mina -
Le dernier drame au hajj remontait à 2006. Le 6 janvier, 76 personnes avaient péri dans l'effondrement d'un hôtel vétuste à La Mecque et le 12 janvier, 364 pèlerins étaient mortes dans une bousculade pendant le rituel de la lapidation des stèles de Satan à Mina.
Après ce rite de la lapidation, qui peut durer deux à trois jours, les pèlerins concluent leur hajj par de nouvelles circonvolutions autour de la Kaaba, construction cubique s'élevant au centre de la Grande mosquée de La Mecque et vers laquelle se tournent les musulmans pour prier.
Le 11 septembre, l'effondrement d'une énorme grue sur le chantier d'agrandissement de la Grande mosquée avait fait 109 morts et plus de 400 blessés.
La vallée de Mina est située à quelques kilomètres de La Mecque, premier lieu saint de l'islam.
Avant de se rendre à Mina, les pèlerins étaient regroupés mercredi soir dans la plaine de Mouzdalifa, au bas du Mont Arafat, pour immoler une bête en mémoire d'Abraham. Ce dernier avait, selon la tradition musulmane, failli immoler son fils Ismaïl avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de sacrifier un mouton à sa place.
La fête du sacrifice est célébrée par 1,5 milliard de musulmans à travers le monde et le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam.
Selon les autorités saoudiennes, 1,4 million de pèlerins sont venus cette année de l'étranger et des centaines de milliers du royaume.
A l'occasion du pèlerinage, les autorités avaient affirmé avoir pris toutes les précautions contre les risques d'attaques, d'autant plus que le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI) a revendiqué deux attentats sanglants contre des mosquées chiites dans l'est du royaume.
Elles ont aussi mobilisé des armées de médecins et d'infirmiers pour faire face au risque d'une épidémie du coronavirus MERS, dont l'Arabie saoudite est le premier foyer au monde.
Le hajj avait commencé mardi avec les fidèles entrant dans un état de purification appelé "ihram". Les hommes ne portent que deux pièces de tissu blanc non cousues et les femmes un habit couvrant leur corps à l'exception du visage et des mains.
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