L'Etat versera désormais 250 millions d'euros d'aides à la pierre chaque année pour la construction de logements sociaux, au sein du Fonds national d'aides à la pierre, contre 400 millions d'euros auparavant, a annoncé jeudi François Hollande.
Le chef de l'Etat s'est aussi prononcé en faveur d'une "baisse du taux de commissionnement des banques" qui collectent les fonds déposés sur le livret A, et servent à financer le logement social, lors d'un discours au 76e congrès de l'Union sociale de l'habitat (USH) qui réunit quelque 750 bailleurs sociaux.
Le président n'a pas précisé le niveau auquel il souhaitait voir fixé ce taux dont la baisse permettra aux bailleurs sociaux de réduire d'autant le coût de financement de leurs projets.
Premier président de la République à venir au congrès des bailleurs sociaux depuis François Mitterrand en 1989, il y a 26 ans, il avait été interpellé solennellement par le président de l'USH, qui demandait un maintien des aides à la pierre à leur niveau actuel.
"Les aides à la pierre sont un investissement de la République dans son avenir, pour son avenir", avait déclaré Jean-Louis Dumont.
"C'est l'affirmation d'une mission régalienne, d'une politique publique", poursuivait-il. "En aucun cas, le mouvement HLM ne doit être la FNSEA du logement () nous ne pleurons pas, nous travaillons ensemble, nous exigeons au nom de la République", avait-il ajouté.
Dans la salle, des membres de l'association de défense des locataires CNL, qui souhaitaient un doublement des aides à la pierre - une promesse du candidat François Hollande - ont protesté en silence, en brandissant des affichettes.
A l'ouverture du congrès mardi, la ministre du Logement Sylvia Pinel s'était dite "fondamentalement attachée" à ces aides "indispensables (?) aux équilibres financiers des opérations et à la bonne dynamique de production". "Des aides budgétaires seront maintenues", avait-elle affirmé sans préciser leur niveau.
Les aides à la pierre, des subventions de l'Etat à la construction de logements sociaux, s'élevaient à 400 millions d'euros annuels, un montant en baisse au fil des années et régulièrement amputé par des "gels" de crédits: en 2014, seuls 80 millions ont été effectivement débloqués et la dette de l'Etat envers les bailleurs sociaux s'élève à ce jour à 800 millions d'euros.
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