Le catalogue de cette vente aux enchères publiques a le même format qu'un dictionnaire ou qu'un annuaire téléphonique. Le fruit de cinq mois de travail, avec près de 800 pages de documentation pour tout savoir du pedigree de chaque animal, jusqu'à quatre générations en amont. Si ces huit journées s'adressent aux spécialistes, venus acheter des chevaux qu'ils pensent capables de se qualifier pour des courses de trot dans les mois à venir, elles attirent bien au delà des frontières régionales.
Des pépites bon marché
"Des professionnels viennent de toute la France car ils savent que Caen a une excellente réputation, avec des produits qui se distinguent sur les grands hippodromes comme à Vincennes.", explique Philippe Henry, président de l'association des éleveurs normands qui organise ces enchères. "L'an passé ici, un cheval dénommé Cheval des Caux a été vendu à 900 € et a déjà rapporté plus de 274 000 € en course". D'autres exemples ne manquent pas à l'image d'Univers du Pan, âgé aujourd'hui de 7 ans, acheté 3 800 € à Caen et dont les gains dépassent 1,4 million d'euros. Ils seront encore nombreux pour cette édition à tenter de dénicher le crack. D'une séance à l'autre, l'assistance varie de 300 à 500 personnes.
"Au milieu des années 80, on s'est aperçu que les ventes Arqana à Deauville sélectionnaient 200 à 300 poulains et que beaucoup d'éleveurs ne pouvaient pas y accéder à cause des références de leur cheval", se remémore Thierry Andrieu, vice-président de l'association. "On a donc commencé comme ça et on a vu qu'un marché existait." La demande est bien là : des 11 000 poulains trotteurs qui naissent chaque année en France, 5 000 voient le jour en Basse-Normandie. Caen est donc logiquement devenue la porte de sortie la plus empruntée par les yearlings. Cette année, pas mois de 607 d'entre eux seront à vendre, suivis de 134 foals. Ils étaient seulement 96 lors de la première édition en 1986.
Soutien à la filière
"Ces ventes ne font pas gagner d'argent directement à l'hippodrome de Caen", assure son directeur Gilles Ribot. "Mais c'est ici que se trouve le siège social des éleveurs normands, sans oublier que notre piste a accueilli les premières courses de trotteurs en France en 1837 et puis c'est un bon coup de main à notre filière régionale".
Pour ces ventes, deux jours d'installation au préalable sont nécessaires, pour préparer les boxes et l'espace de vente qui se trouve dans la salle habituelle des paris. Les organisateurs s'assurent que le carnet de santé de la monture est bien à jour. Comme pour n'importe quel produit, la plus grosse offre remporte la mise. Les acheteurs repartent alors directement avec le cheval. "A l'avenir, nous passeront de six à sept journées pour les yearlings, mais nous en supprimerons certainement une dédiée aux foals et aux poulinières qui attirent moins", prévoit Thierry Andrieu. Seule une seule journée était consacrée à ces jeunes poulains il y a dix ans.
REPERES
Ventes > Le chiffre d'affaires des ventes de Caen s'est élevé à 2,3 millions d'euros l'an passé. Il était de 800 000 € en 2005.
5 000 € > Prix de vente moyen d'un yearling aux enchères de Caen l'an passé. Contrairement aux ventes de Deauville, les prix atteignent rarement des dizaines de milliers d'euros.
Yearling > Appellation donnée à un poulain dans son année de un an. Le terme foal renvoie aux poulains qui sont dans leur première année.
Agenda > La vente aux enchères se tient sur 8 jours : le 30 septembre et les 1, 2, 6, 7, 8, 14 et 15 octobre. L'après-midi à partir de 13h30.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.