Les dirigeants européens se retrouvent mercredi soir en sommet extraordinaire à Bruxelles pour renforcer les contrôles aux frontières et mobiliser des fonds mais la réponse à apporter à la crise migratoire continue de creuser le fossé avec certains pays de l'Est.
La Commission européenne a proposé à la mi-journée de mobiliser 1,7 milliard d'euros en 2015 et 2016 pour aider les Etats membres les plus touchés à faire face à l'afflux, chaque jour, de milliers de migrants, mais aussi les agences humanitaires qui aident les réfugiés.
"J'espère que le Conseil (des dirigeants européens) va soutenir les propositions de la Commission", a commenté son président Jean-Claude Juncker.
Des milliers de personnes cherchant l'asile en Europe continuent d'arriver chaque jour aux frontières grecque, croate, hongroise et italienne de l'Union européenne, poursuivant ensuite leur route vers le Nord, et notamment l'Allemagne.
Ainsi, mardi, 5.000 personnes ont transité par l'Autriche, dont 2.500 par le poste-frontière austro-hongrois de Nickelsdorf entre minuit et 05H30 GMT. Le même jour, près de 9.000 personnes sont entrées en Croatie, un record pour une seule journée.
- Acrimonie à l'Est -
Les 28 pays de l'UE ont une nouvelle fois affiché leurs divergences mardi soir en votant la répartition de 120.000 réfugiés irakiens, syriens et érythréens arrivés depuis fin août en Grèce et en Italie. En l'absence de consensus, il a fallu recourir à un scrutin à la majorité qualifiée.
La décision, très controversée, s'applique ainsi aux quatre pays de l'Est --République tchèque, Hongrie, Slovaquie et Roumanie-- qui ont voté contre mais devront malgré tout recevoir plusieurs milliers de personnes.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a rejeté mercredi "l'impérialisme moral" que tente selon lui d'imposer la chancelière allemande au reste de l'Europe, alors que la chancelière Angela Merkel plaide pour des quotas contraignants et a décidé d'accepter en Allemagne tous les réfugiés syriens qui s'y présenteront.
Mme Merkel a reçu le soutien appuyé du président américain Barack Obama, qui a appelé chaque pays de l'UE à accueillir sa "juste part" de réfugiés.
Mais à Bratislava, le Premier ministre slovaque Robert Fico, dont le pays devra accueillir 802 migrants, a fustigé le "diktat" de l'UE, et annoncé qu'il allait saisir la Cour de justice de l'UE pour faire annuler la décision.
Le commissaire européen à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos, a au contraire salué "une victoire pour l'UE".
Pour le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), cette répartition est loin d'être suffisante, puisque l'Europe a déjà vu arriver quatre fois plus de migrants depuis janvier. Selon l'OCDE, un million de demandes d'asiles pourraient être déposées dans l'UE en 2015.
Face à la pire crise migratoire sur le continent depuis 1945, les dirigeants européens souhaitent laisser la polémique derrière eux pour mettre l'accent sur l'endiguement, au plus près du pays d'origine, des flux sans précédent de migrants frappant aux portes de l'Europe.
Pour fixer les réfugiés près de la Syrie, les Européens veulent accroître l'aide à la Turquie, au Liban et à la Jordanie, qui hébergent près de quatre millions de réfugiés, ainsi qu'aux agences onusiennes qui y gèrent des camps de déplacés et distribuent de la nourriture.
- Garde-frontières -
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