Le trésorier du Front national, Wallerand de Saint-Just, a été mis en examen lundi pour recel d'abus de biens sociaux dans l'affaire du financement du parti d'extrême droite, a appris l'AFP de source judiciaire.
Tête de liste du FN aux régionales en Ile-de-France, il a également été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté pour le délit de complicité d'escroquerie au préjudice de l'Etat lors des législatives de 2012.
Dans ce volet initial de l'affaire, les juges d'instruction soupçonnent le FN, qui a été mis en examen le 9 septembre, le micro-parti Jeanne, gêré par des proches de Marine Le Pen, et le principal imprimeur du mouvement, Riwal, d'avoir mis en place un système d'enrichissement frauduleux avec de l'argent public.
Selon le scenario des enquêteurs, Riwal aurait surfacturé les prix de kits de campagne (tracts, affiches) vendus aux candidats, dont les dépenses ont été ensuite remboursées par l'Etat comme le prévoit la loi au-delà de l'obtention de 5% des suffrages exprimés. Ce scenario qui fonde les mises en examen pour escroquerie est totalement réfuté par le FN.
Les juges soupçonnent également un financement illégal du FN et de Jeanne par Riwal, via d'importantes facilités de paiement, la prise en charge d'employés, de salaires, de matériel et de locaux.
Contacté par l'AFP, Wallerand de Saint-Just a protesté contre sa mise en examen, en soulignant qu'il avait été entendu "sur les mêmes faits" en juin mais placé sous le statut de témoin assisté. Il avait alors soulevé une faille, le délit d'acceptation par un parti politique d'un financement par une entreprise n'étant plus puni par la loi, suite à une erreur du législateur.
Par la suite, le parquet de Paris a pris un réquisitoire supplétif demandant aux magistrats des mises en examen pour recel d'abus de biens sociaux.
"Les juges n'avaient pas le droit de me mettre en examen pour les mêmes faits sous une qualification différente", a estimé Wallerand de Saint-Just.
Il s'est en revanche félicité de son placement sous le statut de témoin assisté pour la complicité d'escroquerie, y voyant "une nouvelle défaite pour le procureur de la République" et un nouveau signe de la fragilité du dossier, "une usine à gaz" à ses yeux.
Les juges ont déjà mis en examen six personnes, dont le vice-président du FN Jean-François Jalkh, le patron de Riwal et proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, ainsi que trois personnes morales: le FN, Jeanne et Riwal.
Jean-François Jalkh a lui aussi de nouveau été entendu par les juges lundi. Déjà poursuivi pour escroquerie, il a également été mis en examen pour recel d'abus de biens sociaux et il est passé de mis en examen à témoin assisté pour le délit d'acceptation d'un financement venant d'une personne morale, a précisé à l'AFP la source judiciaire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.