A marée haute, deux mâts dépassent de l'eau, le long de la grande jetée de Saint-Vaast-la-Hougue. Ceux de la Marie-Madeleine, de retour à bon port après bien des mésaventures et de terribles blessures, dues à son naufrage près des îles Saint-Marcouf, le 5 septembre dernier.
Le vieux gréement, dernier bautier du Val de Saire, a finalement pu être renfloué, dimanche 20 septembre, avec l'aide du chasseur d'épaves Bertrand Sciboz. Il a fallu gonfler de gros ballons d'air, afin de relever le navire. Il a ensuite été remorqué "en sous-marin", c'est à dire sous l'eau, à toute petite vitesse, jusqu'à son port d'attache.
Mais tout reste à faire, pour Jacques Dadure, son propriétaire passionné, qui avait racheté la Marie-Madeleine en 1977, avant de la restaurer, jusqu'à obtenir son classement en monument historique, en 1984. Le navire avait alors 50 ans, il en a aujourd'hui 81.
"J'ai l'ai senti partir sous mes pieds"
"Les dégâts sont principalement à babord, le bateau était drossé sur les rochers, les amares ont cassé, les ancres ont ripé. On n'a pas eu de chance, car dès que le bateau a commencé à flotté, le vent s'est levé, des vagues d'1,5 m se sont formées, il a quitté le plateau rocheux et a coulé par 10 mètres de fond. Je l'ai senti partir sous mes pieds... j'ai ressenti une forte émotion à ce moment là" raconte Jacques Dadure.
Jacques Dadure
Mardi 28 septembre, grâce à une marée de 117, le voilier pourra être installé dans les ateliers des chantiers navals Bernard de Saint-Vaast, qui évalueront les dégâts et le montant des réparations. Probablement plusieurs centaines de milliers d'euros, selon Jacques Dadure. "Aujourd'hui je n'ai pas les fonds, mais cette histoire a marqué les gens, j'ai reçu de nombreux témoignages de soutien. On ne sait pas si on pourra la sauver, mais nous gardons espoir" assure le propriétaire, qui a passé 40 ans de sa vie auprès de la Marie-Madeleine.
Jacques Dadure
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