Les Grecs ont commencé à voter dimanche aux législatives anticipées, les dirigeants des principaux partis, Alexis Tsipras pour Syriza et Vangélis Meïmarakis pour Nouvelle Démocratie, promettant "nouvelle ère" et "changement" en direct à la télévision aux nombreux indécis.
M. Tsipras, le Premier ministre sortant de gauche radicale, a défini ce qu'il espère être son futur gouvernement comme "un gouvernement de combat", qui "continuera avec la même détermination, le même sens du sacrifice, à mener des batailles pour défendre les droits de notre peuple".
Il a voté relativement tôt, vers 07H00 GMT, dans son quartier populaire d'Athènes, Kipseli, pour profiter une dernière fois de la tribune offerte par les nombreuses caméras présentes.
Sourire radieux et chemise immaculée, il s'est dit "confiant", bien que les sondages ne donnent que 0,7 à 3 points d'avance à Syriza, sur le parti de droite Nouvelle Démocratie de Vangélis Meïmarakis.
Une heure plus tard, celui-ci, costume bleu mais sans cravate, a voté dans le quartier plus huppé de Maroussi. Assurant qu'il allait "ramener la confiance" dans le pays, il a lancé pour sa part un vibrant appel au "pilier de la famille, la femme, la mère, la grand-mère, l'agricultrice, la travailleuse, la chômeuse".
M. Tsipras, arrivé au pouvoir en janvier, avait démissionné en août après avoir perdu sa majorité parlementaire lors du vote par les députés du troisième plan d'aide au pays par l'UE et le FMI en cinq ans.
Toute l'aile gauche de Syriza avait voté non, en raison des conditions drastiques dont les 86 milliards d'euros de prêts étaient assortis.
- "Pasok garant de coopération" -
M. Tsipras explique depuis avoir signé le plan comme un pis-aller, pour éviter au pays la sortie de l'euro dont le pays était alors menacé.
Autant dire que cette deuxième tentative en huit mois de parvenir au pouvoir pour le premier parti de gauche radicale ayant jamais gouverné en Europe est particulièrement scrutée.
Par les créanciers d'abord. Après des tensions permanentes avant la décision d'un nouveau plan, confinant à la rupture début juillet quand M. Tsipras a organisé, et emporté haut la main, un référendum pour ou contre leurs propositions, ils semblaient récemment rassurés. Bon gré mal gré, M. Tsipras semble en effet accepter la mise en oeuvre du plan, tout en recherchant des marges de manoeuvre pour adoucir le sort de la population.
Le sort de Syriza sera aussi scruté en Espagne, au Portugal et en Irlande, très touchées également par la crise, où se déroulent d'importantes élections dans les prochains mois.
Les sondages en Grèce pointent tous vers l'obligation, quel que soit le vainqueur dimanche, qu'il forme une coalition gouvernementale, s'il veut avoir une majorité au Parlement.
Les candidats les plus probables à ces alliances sont le Pasok (socialiste), autrefois puissant, et To Potami (centre), qui ont tous deux voté en faveur du plan et réunissaient 30 députés dans le Parlement sortant.
La nouvelle patronne du Pasok, Fofi Gennimata, a déclaré dimanche que son parti se portait "garant" d'une coopération gouvernementale.
- "Comme des imbéciles" -
Vangélis Meïmarakis, 61 ans, parvenu à la tête de Nouvelle Démocratie il y a deux mois seulement, a réussi à rassembler et consolider spectaculairement son parti. Il propose "un gouvernement de coalition nationale", y compris avec Syriza.
Dans un bureau de vote de Néa Smyrni, dans le sud d'Athènes, Kaiti, 68 ans, était pour : "Je veux que tous les partis se mettent autour de la table, et qu'ils arrêtent de se conduire comme des imbéciles".
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