Les Grecs ont commencé à voter dimanche aux législatives anticipées, un scrutin serré pour le parti de la gauche radicale Syriza du Premier ministre sortant Alexis Tsipras, qui a promis un "gouvernement de combat" à ses électeurs.
Les Grecs vont "donner un mandat de stabilité au gouvernement solide, et qui durera quatre ans, dont le pays a besoin", a assuré M. Tsipras en allant voter peu avant 07H00 GMT dans son bureau de quartier, à Athènes, dans sa traditionnelle chemise blanche immaculée.
Sourire radieux, il a serré les mains en se disant "confiant", alors que les sondages ne lui donnent que 0,7 à 3 points d'avance sur le parti de droite Nouvelle Démocratie de Vangélis Meïmarakis.
C'était l'occasion pour lui de galvaniser en direct à la télévision les nombreux indécis, qui sont pour beaucoup des électeurs de Syriza.
Il a défini ce qu'il espère être son futur gouvernement comme "un gouvernement de combat", qui "continuera avec la même détermination, le même sens du sacrifice, à mener des batailles pour défendre les droits de notre peuple, pour les grandes confrontations nécessaires pour avancer avec les réformes dont le pays a besoin pour respirer".
M. Tsipras, arrivé au pouvoir en janvier, avait démissionné de ses fonctions en août après avoir perdu sa majorité parlementaire lors du vote par les députés du troisième plan d'aide au pays en cinq ans.
Toute l'aile gauche de Syriza avait voté non, en raison des conditions drastiques dont les 86 milliards d'euros de prêts étaient assortis.
- "Gouvernement stable et fort" -
M. Tsipras explique depuis avoir signé le plan comme un pis-aller, pour éviter au pays la sortie de l'euro dont le pays était alors menacé.
Les résultats des sondages pointent tous vers l'obligation, quel que soit le vainqueur, à ce qu'il s'allie avec d'autres pour former une coalition gouvernementale, s'il veut avoir une majorité au Parlement.
Les candidats les plus probables à ces alliances sont l'anciennement puissant Pasok (socialistes) et To Potami (centre), qui ont tous deux voté en faveur du plan et réunissaient 30 députés dans le Parlement sortant.
Ayant a priori exclu une alliance avec Nouvelle Démocratie, Alexis Tsipras, 41 ans, a toutefois assuré vendredi lors du dernier meeting électoral à Athènes que la Grèce aurait "un gouvernement stable et fort" au lendemain de l'élection, voulant dissiper ainsi les craintes d'un recours à un nouveau vote.
Car l'électorat est lassé des scrutins successifs - cinq depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, dont trois cette année en comptant le référendum de juillet --, d'une économie qui peine à redémarrer, et du chômage, le plus fort taux de la zone euro, à 25,2% fin juin.
Vangélis Meïmarakis, 61 ans, parvenu à la tête de Nouvelle Démocratie il y a deux mois seulement, a réussi à rassembler et consolider spectaculairement son parti.
Ancien ministre de la Défense, ce vétéran du parti conservateur, propose "un gouvernement de coalition nationale", y compris Syriza.
- "On veut des gens nouveaux" -
Dans un bureau de vote de Néa Smyrni, dans le sud d'Athènes, Kaiti, une ménagère de 68 ans, était pour : "J'ai toujours voté pour Nouvelle Démocratie, et cette fois aussi. Je veux que tous les partis se mettent autour de la table, et qu'ils arrêtent de se conduire comme des imbéciles".
A quelques kilomètres de là dans le quartier bourgeois de Kolonaki, au contraire, Efthimia, 63 ans, n'attend pas qu'on ait fini de lui demander pour qui elle a voté : "Tsipras, Tsipras, Tsipras, dites-le partout, on veut des gens nouveaux, on veut en finir avec les voleurs, d'abord les Allemands, ensuite Pasok et Nouvelle Démocratie".
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