Des dizaines de milliers de jeunes en rangs serrés derrière d'énormes "sound systems" ont participé samedi à Paris à la 17e Techno Parade, pèlerinage militant pour la reconnaissance de ce mouvement musical qui suscite encore l'opposition de certains élus locaux.
Pour la première fois depuis sa création en 1998 sous l?impulsion de Jack Lang, la Techno Parade a reçu le soutien d'un président de l?Assemblée Nationale, le socialiste Claude Bartolone, également candidat aux régionales en Ile-de-France, qui a donné le coup d?envoi du défilé.
Avec 60 DJ aux platines, quatorze chars dont plusieurs sous le signe de l?écologie à moins de 100 jours de la grande conférence sur le climat à Paris, des milliers de jeunes, les cheveux souvent colorés à la bombe et déguisés, ont marché de Port Royal à la Place de la République, en passant par la Bastille, noire de monde.
Plus de 350.000 personnes ont participé à cette 17ème édition, selon les organisateurs.
House, Bubstep, Trans, Drum?n bass? : sous un déluge de décibels, les principaux courants de la techno ont transformé le coeur de la capitale en immense discothèque, sous un soleil généreux. A l?occasion de l?Année France-Corée, les DJ coréens Mushxxx, Soolee et DJ Guru, stars dans leur pays, ont fait vibrer le défilé.
"Je ne demande pas aux gens de partager à 100% cette musique électronique, mais je les invite à écouter, à regarder ce qui est en train de s'inventer, les liens sociaux qui se créent", a déclaré à l'AFP Claude Bartolone.
- Techno festive -
"Je demande aux élus qui craignent les musiques électroniques, de découvrir ce qu?elles sont maintenant. Ces élus ont une image un peu infernale de la techno quand elle est apparue. Les choses ont changé. Ce sont des moments festifs. Il n?y a pas à avoir d?inquiétudes. Cette jeunesse est une opportunité, pas un risque !", a-t-il insisté.
Technopol, l?association pour la reconnaissance des musiques électroniques, et l?association Freeform (free parties) dénoncent régulièrement les interdictions de fêtes en régions et les saisies de matériels de sonorisation.
En mars, une nouvelle circulaire interministérielle reconnaissant que "les rassemblements techno sont au coeur de la vie culturelle des jeunes", a enjoint les préfets à nommer des médiateurs.
L'ancien ministre de la Culture Jack Lang, absent de Paris pour cause de visite au Maroc avec le président François Hollande, a pour sa part déclaré à l'AFP samedi avant son départ qu'il fallait en finir "avec ces excommunications et ces diabolisations".
"Il faudrait que le gouvernement pousse un coup de gueule, tape du poing sur la table pour en finir avec ces verrouillages, qui n'existent nulle part ailleurs en Europe (). La Techno Parade contribue à faire reculer les préjugés et les ignorances, alors qu'il y a un extraordinaire renouveau de la musique électronique française qui est une richesse", a-t-il ajouté, joint par téléphone.
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