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Paris (AFP). Macron vilipendé à gauche après ses propos explosifs sur les fonctionnaires

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Paris (AFP). Macron vilipendé à gauche après ses propos explosifs sur les fonctionnaires
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron à Paris, le 18 septembre 2015 - AFP
Emmanuel Macron a été vilipendé à gauche pour ses propos explosifs sur les fonctionnaires, la droite raillant elle un ministre de l'Economie qui "braconne" sur ses terres mais "rétropédale" à chaque recadrage. Une critique des 35 heures fin août juste avant l'ouverture de l'Université d'été du PS à La Rochelle, une nouvelle sortie sur le statut des fonctionnaires qu'il qualifie de "plus justifiable" à la veille d'un Conseil national du PS "On peut dire que Macron a le sens du timing. Le pire, c'est qu'il ne le fait même pas forcément exprès", lâche, grinçant, un ministre. "On a fait partir Arnaud Montebourg pour moins que cela. Emmanuel Macron s'est un peu spécialisé dans des provocations consistant à utiliser la rhétorique de la droite et les endosser comme un ministre supposé de gauche", s'est agacé samedi le député Laurent Baumel, de l'aile gauche du PS. "Cela fait deux fois que l'exécutif est obligé de le recadrer () Je me demande pourquoi on ne s'en sépare pas", a-t-il ajouté. Cette nouvelle "macronade" ou "macronerie" agace aussi au plus haut point l'ex-député PS Jérôme Guedj, qui trouve "extrêmement lassant" que le jeune ministre fasse de la "transgression" pour dire "je suis moderne". Du côté de l'exécutif comme du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, on voulait croire samedi que l'incendie avait été circonscrit avec le recadrage immédiat de François Hollande, qui a profité vendredi soir d'une remise de décorations pour se livrer à un véritable éloge des fonctionnaires, vivier électoral pour la gauche. "Le président a mis les points sur les i, il n'y a pas de raison de polémiquer", estime M. Cambadélis. Après une première mise au point vendredi sur ses propos -censés être "off"-, Emmanuel Macron a mis en avant samedi qu'il était lui-même haut fonctionnaire pour essayer de faire taire les critiques. "Vous ne me ferez tomber ni dans la langue de bois, ni dans les provocations", a-t-il lancé. - Gaffe ou pas gaffe ? - Alors gaffe ou pas gaffe de ce ministre -non membre du PS- choisi en août 2014 pour son profil atypique à gauche de banquier d'affaires ? "Comme pour les 35 heures, il ne pense même pas lâcher une bombe en parlant des fonctionnaires Il a son propre logiciel, il est très isolé à gauche mais il faudrait qu'il se souvienne que les propos d'un ministre engagent son gouvernement", analyse un ténor socialiste. Mais la sénatrice écologiste Esther Benbassa ne veut pas croire, elle, à une parole "isolée" de Macron: "Ce gouvernement est #ventriloque et #Macron sa marionnette. Ne vous y fiez pas. Quand Macron parle, c'est le gvt qui parle du ventre", a-t-elle tweeté. Eric Coquerel (Parti de gauche) est lui aussi convaincu que le gouvernement est "sur la ligne" de cet "homme de la finance", "sinon Macron aurait été démissionné". Sans aller jusque là, Emmanuel Maurel, de l'aile gauche du PS, a lâché, grinçant: "C'est toujours le même procédé. Il y a la provocation de Macron, le recadrage de l'exécutif et le sermon de Jean-Christophe Cambadélis. Et circulez, il n'y a rien à voir" Si les syndicats de fonctionnaires se sont eux aussi offusqués des propos "poujadistes" du ministre, la droite n'a pas manqué de s'engouffrer dans la brèche, Eric Ciotti (Les Républicains) saluant "la lucidité" de Macron mais regrettant qu'il "n'assume pas". Le porte-parole de LR, Sébastien Huyghe, a ironisé sur ce ministre qui "braconne" à droite mais "rétropédale toujours" après avoir "été tancé plus ou moins vertement par François Hollande ou Manuel Valls, gardiens de la doxa socialiste". M. Huyghe omet toutefois de rappeler qu'en janvier 2011, Christian Jacob, à peine élu patron des députés UMP, avait lui aussi été fermement rappelé à l'ordre par le Premier ministre d'alors, François Fillon, pour s'être interrogé dans la presse sur "la pertinence" de "l'embauche à vie des fonctionnaires". Un débat "dangereux et inutile", avait tranché net M. Fillon. "Macron, Juppé, Valls, Bayrou. Ce serait intéréssant de gouverner ensemble !", a jugé pour sa part Marielle de Sarnez (MoDem).

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