La Croatie, qui se dit débordée par l'arrivée massive de migrants sur son territoire, acheminait vendredi une partie des candidats à l'exil par des dizaines de bus vers la Hongrie, alors que d'autres se dirigeaient vers la Slovénie.
Environ 1.500 migrants, sont arrivés dans un train - le deuxième depuis jeudi - à Zagreb, la capitale croate située dans l'ouest du pays. La police croate les a emmenés dans un centre d'enregistrement, puis les a laissé libres de repartir par leurs propres moyens vers la frontière avec la Slovénie, située à seulement 20 km, selon un photographe de l'AFP sur place.
Plus à l'est, une vingtaine de bus, transportant chacun une soixantaine de migrants, ont pu franchir la frontière hongroise en fin de journée à Beremend.
Selon un journaliste de l'AFP, une trentaine de bus attendaient de pouvoir franchir à leur tour cette frontière dans la soirée. La situation était calme.
Ils faisaient face à environ 200 policiers et 50 militaires hongrois chargés de garder la frontière, que Budapest a souhaité fermer au flux de migrants.
Budapest a accusé les autorités croates d'encourager les migrants à franchir "illégalement" sa frontière. Mais la Croatie, devenue la nouvelle route d'exil des migrants de Syrie et d'Irak depuis la fermeture complète de la frontière serbo-hongroise, a affirmé dans la soirée avoir convenu avec Budapest que la Hongrie laisserait entrer les migrants "vulnérables".
Budapest avait auparavant nié tout accord sur le franchissement de sa frontière.
Dans la journée, la Croatie avait confirmé avoir entamé l'acheminement des migrants vers la frontière avec la Hongrie, se disant débordée. Depuis mercredi matin, Zagreb a compté plus de 17.000 migrants entrés en Croatie par la Serbie.
Les autorités croates ont décidé jeudi de fermer "jusqu'à nouvel ordre" sept des huit passages frontaliers avec la Serbie.
Le Premier ministre, Zoran Milanovic, a eu un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, lui faisant part "des efforts de la Croatie pour se conformer pleinement à ses obligations () et s'assurer que tous les réfugiés continuent d'être traités humainement", selon Berlin.
- Vers la frontière autrichienne -
A Beremend, une fois passée la frontière, les cars croates ont débarqué leurs passagers, ensuite transférés dans des autocars hongrois. De là les migrants sont convoyés vers des centres d'enregistrement à Szentgotthard au sud-ouest et à Vamosszabadi à l'ouest, deux villes proches de la frontière autrichienne, a indiqué une porte-parole de la police à l'agence de presse hongroise MTI.
Pourtant le chef du gouvernement hongrois, Viktor Orban, avait annoncé dans la matinée l'installation d'une nouvelle clôture de barbelés à la frontière avec la Croatie, pour se protéger du flux de réfugiés fuyant essentiellement les guerres en Syrie et Irak.
A Tovarnik, petite gare croate près de la frontière avec la Serbie, des milliers de personnes ont campé dans les champs, dans l'attente du départ d'un train.
Le directeur des urgences de l'ONG Human Rights Watch, Peter Bouckaert, interrogé par l'AFP, a mis en garde : "C'est un chaos complet. Il y a des milliers de gens dans l'attente () C'est une minuscule petite ville avec une seule rue complètement débordée".
La petite Slovénie (2 millions d'habitants), membre de l'UE et de l'espace Schengen, se préparait aussi à un aflux de migrants détourné par les barrières érigées par les pays voisins. Un premier groupe de 150 personnes arrivées en train dans la nuit de jeudi à vendredi depuis Zagreb a été intercepté dans la ville-frontière slovène de Dobova.
Après avoir essayé en vain de les refouler, les autorités slovènes les ont transportés dans un centre d'accueil, "dans l'attente d'un accord sur une procédure de retour en Croatie".
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