Cachée derrière un rideau de platanes, l'ancienne cathédrale de Créteil passait quasiment inaperçue. Désormais, avec son clocher culminant à 40 mètres, impossible d'échapper au nouvel édifice qui sera inauguré dimanche après deux ans et demi de travaux.
"C'est une belle réussite", se réjouit l'évêque de Créteil, Mgr Michel Santier. "Tous ceux qui vont à l'intérieur disent +c'est beau, c'est magnifique!+"
Avec sa voûte en bois et son clocher élancé, cette nouvelle cathédrale contraste avec l'ancienne, construite dans un style très années 70, d'une allure beaucoup plus modeste et qui se fondait dans le paysage de cette ville de banlieue parisienne.
Tout en béton, avec un fronton très bas, "elle ressemblait plus à un bâtiment comme une MJC, un bâtiment culturel parmi d'autres au milieu de la ville", explique Laurent-Marc Fischer, l'un des douze architectes qui ont travaillé au projet.
Symbole des églises de cette époque qui devaient être discrètes, "elle était invisible dans la ville. Les habitants ne savaient pas où elle était", confirme Mgr Santier.
En 2009, le diocèse sollicite donc le prestigieux cabinet "Architecture-Studio". Le cahier des charges est clair: l'évêque souhaite une cathédrale "plus visible, plus ouverte, plus accueillante, plus spacieuse et plus lumineuse".
Problème: le terrain, au milieu des immeubles et coincé sur un carrefour, est limité, et l'extension au sol n'est pas possible. Le "déploiement" de la cathédrale se fera donc de manière verticale.
La hauteur sous plafond passe de six à 22 mètres et une tribune permet de doubler la capacité, pour atteindre 1.200 places. A l'intérieur, la lumière traverse un gigantesque vitrail de 55 mètres de long. Un centre culturel est également construit où seront organisés des expositions et des débats.
- Une église du XXIe siècle -
Catherine Grün, une paroissienne qui a observé l'évolution des travaux depuis son balcon, se félicite de ces changements. "Elle est moderne, elle est du XXIe siècle avec des matériaux de notre temps et une architecture magnifique", applaudit-elle. "Elle va enfin pouvoir accueillir tous les chrétiens du Val-de-Marne qui viendront pour les célébrations."
Pour ces travaux, 9,6 millions d'euros auront été nécessaires. Un budget financé en majeure partie par le diocèse, mais aussi par les Chantiers du cardinal, une association créée après la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905, pour financer les constructions et les rénovations d'églises.
"Cette cathédrale faisait partie de ce qu'on appelait les églises cachées", explique Bruno Keller, directeur général de l'association. "Aujourd'hui, il faut que la présence de l'Église soit visible de tout le monde. Il faut oser se montrer et aller au-devant des populations."
Une façon de conquérir de nouveaux fidèles et de concurrencer les autres religions? "Toutes les religions ont leur place et ici, cette nouvelle cathédrale fait partie de cet ensemble qui existe", souligne M. Keller. "Ce n'est pas une réponse, ce n'est pas une espèce de concours à essayer de savoir qui aura le plus grand espace entre les diverses religions."
"Nous ne sommes pas dans une situation de prosélytisme", ajoute Mgr Santier, "ce n'est pas pour comptabiliser le nombre de fidèles. C'est pour montrer que l'Église veut entrer en dialogue avec les personnes qui habitent la ville".
Signe des bonnes relations entre communautés, la mosquée toute proche et la synagogue de Créteil ont également participé au financement de la cathédrale. Comme l'avait fait le diocèse pour la mosquée inaugurée en 2008.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.