Un Français, qui a brièvement séjourné dans les rangs jihadistes en Syrie où il dit avoir reçu la consigne de mener un attentat lors d'un concert en France, a été arrêté en août.
L'homme, qui aura 30 ans le mois prochain, a été arrêté le 11 août, avant d'être mis en examen quatre jours plus tard pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle", a dit vendredi à l'AFP une source judiciaire.
Lors de son arrestation par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), seule une arme de poing a été retrouvée à son domicile. A ce stade, on ne lui connaît d'ailleurs pas de préparation logistique plus avancée, a assuré une source policière.
Lors de sa garde à vue, après avoir refusé de parler, il a fini par expliquer avoir avoir séjourné une semaine à Raqqa, fief du groupe jihadiste Etat islamique dans le nord de la Syrie, où un commanditaire l'a incité à rentrer en France et à commettre un attentat, dans "l'idéal" lors d'un concert.
Outre la France, d'autres pays européens ont été évoqués comme cible d'un nouvel attentat, selon la source judiciaire.
Mais s'il reconnaît avoir reçu ces consignes précises, qui détaillaient même le chemin à emprunter pour son retour (Gaziantep, Istanbul, Prague, Amsterdam et Paris), l'homme conteste avoir voulu passer à l'action, ajoute cette source.
Le jihadiste a dû rentrer en France après s'être blessé à l'entraînement lors de son séjour à Raqqa, a aussi indiqué rapporté la source policière.
- 133 Français morts en terre de jihad -
Selon une source judiciaire, c'est en fait au départ un autre homme, né au Maroc, qui est arrêté en Pologne le 15 juin sur mandat d'arrêt espagnol. Après des échanges d'informations entre services, la DGSI a appris que cet homme, soupçonné par les Espagnols d'avoir séjourné dans les rangs de l'EI, est rentré en Europe accompagné d'un autre, celui que les autorités françaises interpellent donc le 11 août.
Selon la police, une nouvelle "action violente" a ainsi été évitée en France, sept mois après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo, une policière municipale et un supermarché cacher à Paris qui ont causé la mort de 17 personnes en plus des trois jihadistes, et quelques semaines à peine après une nouvelle attaque.
Le 21 août, un jeune Marocain, Ayoub El Khazzani, avait pu pénétrer à Bruxelles dans le Thalys qui reliait Amsterdam à Paris, armé d'une kalachnikov et d'un pistolet Luger, en vue de commettre un attentat. S'il n'avait pas été maîtrisé par des passagers du train, le bilan "aurait pu être extrêmement lourd", avait estimé une source policière.
Auparavant, un homme, Yassin Sahli, avait été arrêté le 26 juin pour l'attaque d'une usine Seveso à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et l'assassinat de son patron, décapité dans une mise en scène islamiste radicale.
Les autorités ont aussi assuré avoir évité ou déjoué des attentats ces derniers mois.
Sid Ahmed Ghlam, suspecté d'avoir tué une jeune femme et d'avoir voulu attaquer une église à Villejuif, en banlieue parisienne, a ainsi été arrêté en avril. En juillet, trois jeunes hommes, dont un ancien militaire, soupçonnés d'avoir projeté l'attaque d'un site militaire des Pyrénées-Orientales ont été mis en examen.
Le retour en France de combattants de l'organisation Etat islamique avec l'intention de commettre des attentats est l'une des principales craintes des services de renseignement. La France a entamé ces derniers jours des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, où elle n'exclut plus de mener des frappes ciblées.
Selon les derniers chiffres cités cette semaine par le Premier ministre Manuel Valls, 1.880 Français ou résidents en France sont impliqués dans les filières jihadistes: 491 sont sur place et "133 ont à ce jour trouvé la mort, et de plus en plus au travers d'actions meurtrières, sous forme d'attentats suicides".
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