Des milliers de migrants sont arrivés jeudi en Croatie, déterminés à poursuivre leur route vers les pays de l'ouest et et du nord de l'UE après le verrouillage de la frontière serbo-hongroise, théâtre la veille de heurts violents entre migrants excédés et forces de l'ordre.
Jeudi matin, la petite gare de Tovarnik, ville croate proche de la frontière serbe, était envahie par les migrants cherchant à monter dans des trains pour rejoindre Zagreb et poursuivre leur voyage vers l'ouest, selon des journalistes de l'AFP.
"Il y a entre 4.000 et 5.000 personnes ici. Les trains arrivent mais ils ne peuvent pas prendre tous ces gens", a déclaré un porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) Jan Kapic.
Des volontaires de la Croix-Rouge distribuaient eau et nourriture en priorité aux centaines d'enfants et de bébés.
"C'est très dur ici. Il y a tellement de gens. Nous ne savons pas ce qui se passe", témoigne Hassan Cheikh-Hassan, un étudiant en droit syrien de 25 ans.
"Nous avons parlé avec la police et ils ne nous laissent pas partir", déplore Abdullah Janabi, 22 ans, venu avec un groupe de jeunes Syriens originaires d'Alep. "Nous avons de l'argent et des passeports () mais nous sommes pris au piège ici".
Au total, 6.200 candidats à l'exil se trouvent actuellement sur le territoire croate, a précisé le ministère de l'Intérieur.
Le pays s'attend à un afflux de plus de 20.000 migrants dans les deux semaines à venir, a déclaré la ministre croate de la Santé, Sinisa Varga.
Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a, de son côté, lancé une mise en garde contre les capacités limitées d'accueil et d'enregistrement des migrants.
- Retour au calme à la frontière serbo-hongroise -
A la frontière serbo-hongroise, environ 400 migrants étaient toujours massés jeudi. La situation était calme après les violents affrontements de la veille, qui ont fait 14 blessés parmi les policiers, selon les autorités. Des migrants ont aussi fait état de blessés dans leurs rangs.
Face à l'intransigeance de Budapest, qui s'apprête à contruire une nouvelle barrière à sa frontière avec la Roumanie, les migrants se résignaient à faire le détour par la Croatie.
"Déjà dans la nuit, deux autobus sont partis vers la frontière avec la Croatie", a indiqué Ali, un Irakien sur le départ.
Les forces de l'ordre avaient utilisé des canons à eau et grenades lacrymogènes face aux migrants qui leur lançaient des pierres et qui ont réussi à arracher le grillage censé les arrêter près du passage frontalier de Röszke, selon des journalistes de l'AFP.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a jugé "inacceptable" le traitement des migrants par la police hongroise.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a qualifié ses propos de "bizarres et choquants", estimant que la police n'avait fait que se défendre face à des migrants "agressifs".
- Situation 'compliquée' -
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