Altice, maison-mère de Numericable-SFR entre autres, a annoncé le rachat pour 17,7 milliards de dollars (15,7 milliards d'euros), dette comprise, du quatrième câblo-opérateur américain Cablevision, confirmant les ambitions de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi aux Etats-Unis.
Cette nouvelle étape importante dans la construction de l'empire des télécoms et des médias du milliardaire a été confirmée par Altice jeudi matin, avant la participation des deux dirigeants du groupe, Patrick Drahi et Dexter Goei (directeur général), à une grand-messe des télécoms à New York.
"La stratégie d'Altice sur le marché important et hautement stratégique des États-Unis est renforcée avec l'acquisition de Cablevision", commente Patrick Drahi dans un communiqué.
M. Drahi, troisième fortune de France, a fusionné à vive allure câble et télécoms en Europe en endettant sa société.
Altice est un géant européen des télécoms et des médias, avec un portefeuille s'étendant de Numericable-SFR, NextRadioTV (BFMTV et RMC), Libération et L'Express en France à Portugal Telecom en passant par la chaîne d'informations i24news en Israël.
Patrick Drahi, 52 ans, propose aux actionnaires 34,90 dollars par action Cablevision, soit plus de 6 dollars de plus qu'à la clôture du titre mercredi soir à Wall Street.
L'opération permettra aussi au magnat de contrôler la société de services Lightpath, le réseau de télévision locale new-yorkais News 12 Networks ainsi que les quotidiens Newsday et amNewYork.
La transaction, attendue au premier semestre 2016, sera financée par 14,5 milliards de dollars de dette existante et nouvelle assumée par Cablevision, un reliquat de trésorerie disponible chez le câblo-opérateur, et 3,3 milliards de dollars en numéraire de la part d'Altice.
Créé en 1973, Cablevision est présent sous sa marque Optimum à New York, dans le New Jersey (est), le Connecticut (est) et dans une partie de la Pennsylvanie (est).
L'an dernier, le groupe aux 15.000 employés a réalisé 6,46 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour un bénéfice net de 311,4 millions.
- D'autres cibles en vue -
Altice veut générer à terme la moitié de ses revenus aux Etats-Unis contre 15% prévus fin 2015.
Ses achats devraient donc continuer d'autant que le numéro un américain du câble Comcast a les mains liées du fait de sa taille et que les deux autres mastodontes Charter/Time Warner sont en train de fusionner.
La liste de ses cibles américaines comprend, selon des sources bancaires, Verizon Communications FiOS, les activités du câble et de cuivre de l'opérateur télécoms Verizon, évaluées à environ 34 milliards de dollars par un analyste de Citigroup.
M. Drahi, résident fiscal suisse, étudie aussi un rachat de Cox Communications ou Mediacom, selon ces sources.
L'opérateur télécoms T-Mobile US, filiale américaine de Deutsche Telekom, en quête d'un acquéreur, l'a contacté mais il n'a pas donné suite dans l'immédiat, selon des sources proches du dossier. T-Mobile avait rejeté en 2014 les avances d'un autre milliardaire français, Xavier Niel, patron de Free.
Patrick Drahi entend reproduire aux Etats-Unis les recettes de sa fulgurante ascension en Europe.
Plutôt qu'une guerre des prix, il privilégie une guerre de la qualité des services alors que les consommateurs américains quittent le câble au profit de services de vidéo en ligne (streaming) comme Netflix, Hulu, Amazon Fire TV, Apple TV aux tarifs souvent dérisoires par rapport à ceux des câblo-opérateurs.
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